A lire les réactions des pays occidentaux après l'accord entre l'Iran, le Brésil et la Turquie, on décèle une note d'amertume et un sentiment d'agacement face au succès de la mission de médiation du président brésilien et du Premier ministre turc. Déjà, avant le départ du président Zula pour Téhéran, l'Occident avançait les pronostics les plus pessimistes et ne donnait pas cher de sa mission qualifiée de celle de la " dernière chance ". A Washington, à Londres, à Paris, ou à Berlin, on dissimulait à peine le désir de voir l'Iran maintenir une position rigide et refuser tout compromis. Même Moscou ne croyait pas à une solution et le président Medvedev ne donnait pas plus de 30% de succès à la médiation du président brésilien. Seule la Chine gardait le silence, mais cela ne signifiait pas un appui à l'un ou à l'autre. Seulement, Pékin préférait attendre et voir l'évolution de la situation. Et maintenant, que va-t-il se passer ? S'achemine-t-on vers un dégel et une décrispation des relations entre l'Occident et l'Iran ? Les tensions nées du dossier du nucléaire iranien cèderaient-elles la place à l'entente et la coopération ? A priori, non. Tout plaide pour que le climat de suspicion continue à régir les rapports tumultueux entre Téhéran et les puissances occidentales et qu'il s'agit tout simplement d'une courte période d'accalmie avant le retour au jeu du chat et de la souris et aux menaces de sanctions. Car, pour Washington comme pour les autres capitales occidentales, l'accord ne changeait " rien aux démarches entreprises pour que l'Iran respecte ses engagements et cela inclut les sanctions ". A vrai dire, l'Occident est devant un dilemme. Il refuse de faire confiance au régime iranien comme il ne peut refuser un accord signé par deux membres non permanents du Conseil de sécurité, alliés de l'Occident et qui s'affirment comme deux puissances émergentes promues à un grand rôle sur la scène internationale. Outre que l'accord offre l'opportunité du dénouement pacifique de la crise et marque, comme l'a affirmé la Turquie et le Brésil, le triomphe de la diplomatie. Il n'est pas envisageable dans l'immédiat que l'Occident s'engage sur la voie de l'affrontement de peur d'être taxé d'intentions guerrières. Sûrement, il n'est pas à court d'idées pour accabler l'Iran de toutes les accusations quitte à " fabriquer " des preuves comme ce fut le cas avec l'Irak. Il finira par donner raison à Israël qui n'arrête pas d'attiser le feu et pousse vers la voie du conflit et de la guerre.