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La face cachée des concours
Formation des élites
Publié dans Le Temps le 26 - 05 - 2010

Avant d'entamer la saison estivale, un grand nombre de jeunes, et parfois de moins jeunes, entament la saison des concours. Pour les non initiés, le jeu consiste à proposer de véritables épreuves de sélection à des candidats entrainés en général à la dure pour accéder au nec plus ultra des filières où l'on est supposé gagner le droit aux métiers les plus huppés. C'est du moins le credo de cette affaire dans laquelle des élites sont supposées valoir le respect du commun en réussissant à se placer parmi les meilleurs.
La pratique du concours a ceci de positif de permettre de dégager dans le grand nombre de candidats, ceux qui méritent les places devenues excessivement chères dans le monde balisé des emplois aux contours délimités à l'avance. De grandes institutions ont ainsi reçu, et gardé, leurs lettres de noblesse et leur capital confiance. Il y a les énarques, les normaliens, les élèves des grandes écoles, en général venus de véritables machines à fabriquer des forts en thème au dessus du lot. Le consensus actuel est que les élites se forment à part, dans des sphères fortement protégées. Il en est des élites du savoir et du savoir faire comme des élites sportives. On trie les meilleurs, on les dope, dans le bon sens du terme bien sûr, ensuite on met au service de la nation des compétences avérées. Dans le sport, le mercato donne à cette élite l'occasion de bien marchander leurs compétences. Pour le savoir et le savoir faire, on n'en est pas au niveau de salaire des footballeurs, mais tout dans tout, l'enjeu en vaut la chandelle, et les sacrifices consentis.
Les lois du nombre
Rien à redire donc au niveau des principes. Sur le terrain par contre, les réalités doivent être nuancées. Le constat le plus évident est que les candidats aux différents concours sont de plus en plus nombreux. Prochainement, si ce n'est pas déjà le cas, ceux qui postulent aux postes de l'enseignement secondaire seront près de 100 000. Que le département de l'éducation en prenne 10% serait une prouesse. Non que le sort des candidats soit indifférent, mais la plus belle des…roses ne peut donner que ce qu'elle a. Les besoins en enseignants ne sont pas extensibles à l'infini, d'autant plus que la réalité démographique est en train de stabiliser le nombre des élèves et que la jeunesse de ceux qui sont déjà dans le « pipe » recule d'autant la libération de nouveaux postes à pourvoir.
Cette question du nombre grève tout autant les différentes spécialités ouvertes aux concours. Combien de postulants en effet à Polytechnique face aux places disponibles ? Aujourd'hui, même les très fortes moyennes obtenues dans les parcours qui précédent le concours ne veulent plus dire grand-chose. Il en est dans ce domaine comme dans le baccalauréat. Réussir au bac est, en soi, très relatif. Lentement, mais sûrement, la barre est remontée d'année en année, jusqu'à étouffer dans l'œuf les velléités d'un grand nombre de jeunes qu'on peut supposer par ailleurs pleins d'ambition. Une place dans le nec plus ultra se joue bien entendu au mérite, de plus en plus relevé, mais elle peut de temps en temps se jouer sur un coup de malchance. Ou de surmenage occasionné par la pression trop forte du milieu social devenu intransigeant sur les marques de réussite.
On le voit bien dans les nouvelles filières offertes au commun des étudiants non admis au cénacle des meilleurs. Certains d'entre eux n'ont rien à envier aux heureux élus. Ils sont seulement quelque peu découragés de jouer la carte des filières considérées, à tort ou à raison, comme des culs-de-sacs. Leur motivation s'en ressent, les résultats aussi. Entretemps, les concours ont joué leur rôle de gare de triage, dans le bon et le mauvais sens du terme. Certains errements de jeunesse auront ainsi réglé leur sort.
De la fortune et des diplômes
Bien entendu, il est parfois possible de déjouer la fatalité. Et c'est tant mieux. Les voies de la fortune ne sont pas seulement balisées par les diplômes obtenus. Des métiers insoupçonnés, ou qu'on tenait pour farfelus, tiennent de plus en plus la route et font des heureux. Très souvent, trop souvent, l'école ne prépare pas à ces métiers. Pour une raison bien simple : La fiction a cette fâcheuse tendance à dépasser le réel. On bâtit toujours les programmes de formation et d'éducation sur une évaluation des besoins du moment. Le temps de se retourner, de peaufiner des programmes nouveaux et de former des enseignants et le réel a déjà changé. De nos jours, le réel change à un rythme soutenu. Il n'y a qu'à observer les inadéquations entre la pratique des classes et les modes d'apprentissage des apprenants. Certains des malaises des enseignants viennent aussi, mais pas seulement, de là. L'outil informatique par exemple, ce « bidule » que les enfants tètent pratiquement à la naissance permet encore d'apprendre, quand il est bien encadré, que les meilleures classes. De là à apprendre aux enseignants issus d'une autre génération à en maîtriser l'usage, l'opération est en cours. Avec beaucoup de grincements de dents du côté des plus anciens professeurs.
Prochainement doit se dérouler le concours dit de Neuvième. Pour les mêmes têtes de choux, on concourt aussi pour les lycées pilotes. Beaucoup de candidats pour peu d'élus. Et même à ce niveau, beaucoup de parents s'affairent avec abnégation pour mettre leur progéniture sur orbite.
De son côté, le département de l'éducation organise avec beaucoup de soin le déroulement des opérations. Il est même à parier que, dans certaines familles, on se prépare déjà à la fête. Tant mieux, puisqu'un concours sert toujours, s'il ne devait servir qu'à cela, à créer de l'émulation. Et tant que les jeunes se battent pour être les meilleurs dans les études, il y a moins de risques de les voir casser les tribunes dans les stades.
Il n'en reste pas moins qu'il y a un besoin urgent d'inventaire. On pourrait le faire à partir de questions très simples : est-ce que le concours en question sert le long terme et désigne déjà les clivages entre les définitivement bons et tous les autres ? Est-il aussi sûr que les matières, et les exigences, du concours reflètent une vision prospective des besoins réels de la nation ? Et d'autres questions qui attendent réponse. La refonte en cours du système d'en haut, universitaire en ce moment, rend ces réponses assez urgentes.


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