L'évolution du ratio d'espaces verts par habitant a évolué considérablement au fil des années. Un classement par gouvernorat donne Jendouba première avec plus de 21 m2 de verdure par habitant, notamment grâce aux grandes forêts de la région, suivie par Nabeul avec près de 20 m2, grâce notamment à ses vergers. Tunis n'obtient que 14 m2 à cause notamment de la densité de son habitat et Gabès ferme la marche avec à peine 11 m2. Comme toute statistique, ces chiffres ne mentionnent pas le manque de verdure dans les quartiers populaires et les disparités entre les banlieues de la capitale. Malgré la création de nombreux parcs dédiés à la nature et à l'amélioration de la qualité de l'air, plusieurs zones d'ombre persistent, notamment en centre ville où la pollution bat des records, surtout durant la saison chaude… Il n'en reste pas moins que de nouvelles idées voient le jour, souvent à l'initiative d'associations de personnes soucieuses d'améliorer la qualité de vie dans leur quartier. On a par exemple noté la naissance du label distinctif de « ville jardin », qui a déjà été décerné à une dizaine de municipalités par la commission nationale de la propreté et de l'esthétique de l'environnement (CNPEE), sur le thème « mise en œuvre du programme ville-Jardin ». Les municipalités labellisées sont Tunis, Bizerte, Béja, Monastir, Djerba Houmet-Souk, Hammamet, Ariana, Siliana, Sfax et Carthage. Lancé sur ordre du président Zine El Abidine Ben Ali en 2006 ce saut qualitatif a permis d'améliorer la qualité de vie des familles. Ces villes ont répondu en effet aux normes et aux critères éligibles à l'obtention de ce label. On s'oriente également vers des concepts nouveaux, comme « l'école jardin », « l'hôtel jardin » et « l'hôpital jardin ». Mais l'amélioration de notre environnement passe par d'autres chemins, bien plus complexes. Il y a les campagnes de collecte des déchets plastiques sur les plages et les routes qui y mènent à la veille de chaque été et qui s'étalent sur quatre mois, de juin à septembre pour assurer la propreté de nos plages. Un programme de nettoyage de 80 plages publiques en 2010 est prévu. De son côté, l'Office National de l'Assainissement (ONAS) poursuit les opérations de nettoyage du réseau d'assainissement, le drainage des oueds et des cours d'eaux, les bassins et réservoirs de collecte des eaux de ruissellement outre la dépollution des sebkhas de Ariana" class="city">l'Ariana et de Sedjoumi. Des problèmes complexes Pour ce qui est des déchets ménagers, on essaye de limiter les nuisances liées aux décharges sauvages, qui menacent la qualité de vie par la pollution des eaux et de l'air, les odeurs, la prolifération des vecteurs de propagation des maladies, comme les mouches et les moustiques. Ce qui n'empêche pas certains parmi nos concitoyens de venir déverser des tonnes de déchets divers au parc du Belvédère, dans les oueds et dans les terrains vagues. Pour ce qui est de la dépollution industrielle, on se souvient du côté de Jebel Jeloud de la cimenterie qui rendait l'air irrespirable. De grands efforts ont été faits depuis quelques années et aucune pollution ne vient plus perturber la quiétude des riverains de cette usine. Mais les petites industries mécaniques et chimiques, l'extraction minière, la transformation des phosphates, l'industrie des matériaux de construction, la production d'énergie et le tannage du cuir sont à l'origine de fortes charges polluantes, car elles sont difficiles à contrôler. Une situation qui n'est cependant pas catastrophique, car on estime que 13% seulement de ces unités industrielles sont polluantes. Elles se situent autour des grandes villes : Tunis, Bizerte, Menzel Bourguiba, Sfax, Gabès, Gafsa et Kasserine. Et là, il faut dire que les impératifs du développement et ceux de la protection de l'environnement doivent trouver une solution qui ne nuise pas à l'un et à l'autre. D'où le fameux concept du développement durable, qui a conduit à la mise en œuvre d'une politique visant la restauration des zones fortement touchées par la pollution industrielle. A l'échelle internationale, la Tunisie a instauré un partenariat euro-méditerranéen qui a pour objectif de protéger le littoral contre toute catastrophe naturelle, la protection des ressources naturelles, la promotion des énergies renouvelables et la rationalisation de la consommation d'eau et de l'énergie. Il reste à concrétiser ces projets, surtout ceux relatifs aux énergies renouvelables qui sont une urgence absolue… Pour ce qui est des changements climatiques, la majorité des études scientifiques a démontré que l'accroissement des températures moyennes de la Terre est désormais une réalité prouvée et que l'augmentation des concentrations des gaz à effet de serre dans l'atmosphère, due aux activités humaines, principalement le dioxyde de carbone, émis lors de la combustion des énergies fossiles comme le pétrole et le charbon, contribue de manière importante au renforcement de l'effet de serre global. L'approche tunisienne en matière de prévention des impacts potentiels des changements climatiques est basée essentiellement sur la participation à l'effort mondial de lutte contre le changement climatique dans le cadre des conventions et des traités des Nations Unies élaborés à cet effet, la réalisation d'études de vulnérabilité des écosystèmes, l'élaboration de plans d'action pour l'identification des méthodes appropriées visant l'adaptation des secteurs économiques au changement climatique. Mais le grand problème des années à venir est plutôt inattendu : c'est qu'environ 80% de la population tunisienne est concentrée le long des côtes, avec les problèmes de pollution que cela pose. Des problèmes d'une complexité rare, mais qui devront tous trouver une solution.