A et W sont deux amis de longue date. Ils sont habitués à se rencontrer souvent. Issus d'un milieu conservateur ils n'ont jamais eu de démêlées avec la justice. Le jour des faits W a loué une voiture auprès d'une agence de location et s'est rendu dans une ville à l'intérieur du pays. Il était accompagné par son ami A. Le soir et à leur retour, ils ont été arrêtés par les agents de la garde nationale pour un contrôle de routine. Au moment des vérifications, les agents ont aperçu deux jeunes hommes au regard évasif. Leur manière de répondre prêtait à équivoque. Sentant du louche, ils leurs ont demandé de quitter la voiture. C'est presque en titubant qu'ils sont descendus. Les agents de contrôle ont procédé à une fouille minutieuse de la voiture et ont pu trouver dans la boite à gants deux plaquettes contenant un produit douteux. Guidés par le sens du devoir les agents ont conduit les deux jeunes hommes au poste de la garde Nationale. Ils les ont placés en garde à vue le temps de connaître les résultats des analyses. Tout d'abord celles des deux plaquettes et puis les analyses biologiques prises sur les deux détenus. Le lendemain les soupçons des agents de la garde nationale se sont avérés justes. Les résultats des analyses étaient positifs . Les deux plaquettes contenaient des produits stupéfiants Les deux jeunes ont été acheminés au quartier de la brigade des stupéfiants. Leur interrogatoire a permis de connaître qu'ils sont des consommateurs de ce produit, depuis quelque temps. Ils ont avoué et ont donné des précisions concernant leur fournisseur, un dealer qu'ils connaissaient uniquement par son surnom et le lieu où ils avaient l'habitude de le trouver. Ils ont déclaré qu'ils achetaient des doses pour une semaine car ils consommaient presque tous les jours. Ils ont été traduits en état d'arrestation devant la chambre criminelle du tribunal de 1ère instance de Tunis. Devant le juge ils ont réitéré leurs déclarations données au cours de l'enquête préliminaire et devant le juge d'instruction. Des aveux complets sans détour. Ils ont déclaré que leur vie est brisée à cause de cette drogue et qu'à chaque consommation ils se promettaient que ça serait la dernière. Les avocats ont souligné que leurs clients ont avoué dès le premier interrogatoire qu'ils sont des consommateurs. Les aveux doivent être considérés comme étant des regrets de la part des deux inculpés d'autant plus qu'ils n'ont jamais comparu devant un tribunal. Leurs casiers judiciaires sont vierges. Pour cette raison les avocats ont demandé de leur infliger le minimum de peine permise tout en les transférant dans un centre hospitalier pour une cure de désintoxication. Ceci pourrait certainement les aider à mettre un terme d'une manière définitive à la consommation de cette drogue. L'avocat de l'agence de location de voitures a demandé au juge l'autorisation de reprendre la voiture, car elle a été confisquée par les auxiliaires de la justice jusqu'au prononcé du verdict. L'affaire a été mise en délibéré.