* Régularisation de la situation de plusieurs vacataires * Titularisation de 400 assistants A la fin de l'année universitaire écoulée, les professeurs de la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de Tunis ont été très désagréablement surpris en apprenant le transfert de leur établissement du campus d'El Manar à la cité El Mourouj (gouvernorat de Ben Arous). Après une visite qu'ils ont effectuée sur le nouveau site, ils furent unanimes à rejeter cette décision. Pour eux, le nouveau siège est complètement isolé et ne répond à aucune des conditions minimales pour le fonctionnement adéquat d'une institution universitaire. D'autre part, les enseignants mécontents estiment que ce site ne favorise nullement le rayonnement de la faculté ni n'encourage les étudiants à y suivre leurs études supérieures, en particulier ceux inscrits en mastère. L'isolement de la nouvelle faculté n'est pas non plus pour inciter les professeurs à y passer plus de temps que ne l'exigent leurs emplois du temps respectifs. Ce qui nuit grandement à la régularité et à la qualité de l'encadrement dont ils ont la charge. Les activités de laboratoire et de recherche risquent également d'en pâtir. On a par ailleurs opposé l'argument de la riche bibliothèque commune dont le fonds profite en même temps aux étudiants de la Faculté de droit et à ceux de la Faculté des sciences économiques et de gestion : sera-t-il facile pour le nouvel établissement, demandent les enseignants, de réunir un fonds aussi fourni que celui du campus d'El Manar ? Sur un autre plan, on évoque les répercussions que le transfert envisagé pourrait avoir sur la vie et les conditions de travail des fonctionnaires et des employés de l'actuelle faculté d'El Manar, et qui résident pour la plupart aux alentours du campus ou dans une zone qui n'en est pas trop éloignée. Faut-il qu'ils déménagent à leur tour et bouleversent ainsi la vie des leurs ? Une meilleure solution Il n'est pas inutile de souligner que même le doyen de la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de Tunis n'avait pas été mis au courant de la nouvelle du transfert (qu'il a apprise par les journaux tout comme ses collègues enseignants). En tenant compte de tous ces éléments, les professeurs qui exercent dans cette faculté ont décidé à l'unanimité de s'opposer au transfert et ont fait part de leur refus à l'actuel ministre de l'Enseignement Supérieur et de Recherche Scientifique. Les fonctionnaires et les ouvriers de l'établissement en ont fait de même. La mesure du transfert ayant été prise avant sa nomination à la tête du ministère, M. Béchir Tekkari prit le temps d'étudier le dossier et décida ensuite le maintien dans son siège actuel de la Faculté des sciences économiques de Tunis. Quant à l'établissement nouvellement construit, il abritera désormais l'Institut Supérieur des Affaires (Tunisian Business School) **. Dans une réaction à cette décision qui va réjouir plus d'un parmi les enseignants, le personnel administratif et ouvrier et bien entendu parmi les étudiants, M.Sami Aouadi, secrétaire général de la Fédération Générale de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (F.G.E.S.R.S) reconnaît que l'actuel ministre a fait preuve d'une grande faculté de discernement et a fait prévaloir le bon sens dans l'étude de ce dossier. Un climat propice Signalons par ailleurs que d'autres mesures décidées par le ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique furent bien accueillies par les universitaires : à titre d'exemple la régularisation de la situation financière de plusieurs vacataires à qui le paiement de leurs heures de travail était jusque là laissé en suspens sous prétexte qu'ils avaient excédé, sans l'aval du ministère, le volume horaire autorisé. On citera également la remise à 400 assistants de leurs arrêtés de titularisation, droit que ne leur reconnaissait pas la précédente administration. De tels gestes augurent d'une année universitaire 2010-2011 moins tendue au niveau des rapports entre le ministère et les structures représentatives du corps enseignant. Un tel climat de compréhension et de confiance mutuelles est propice à l'ouverture de bien d'autres dossiers qui, peut-être, ne demandent que du bon sens de la part de tous pour être définitivement classés ! Badreddine BEN HENDA ------------------- **Cette nouvelle école ouvre ses portes à partir de l'année universitaire 2010-2011. Les bacheliers des années 2009 et 2010 des sections Mathématiques, Economie et gestion, Sciences de l'Informatique désireux de s'y inscrire peuvent déposer leur candidature avant le 16 septembre courant.