La tragique collision entre deux trains survenue le vendredi à hauteur de la gare de Bir El Bey a causé beaucoup de dégâts corporels et matériels dont un voyageur décédé sur le coup : Noureddine Ben Sassi Ben Meftah Akremi né le 9/9/1965 demeurant à la Chaabia à Hammam-Lif, marié et père de quatre enfants. Nous nous sommes rendu à son domicile et avons recueilli les témoignages de son frère Mohamed qui était avec lui dans le même train, sa mère Hnia et sa femme Souad. Témoignages :
Mohamed le frère rescapé ! Je suis né ce vendredi
J'étais avec mon frère en visite de courtoisie chez nos parents à Nabeul. Nous avons pris la correspondance à Bir Bouragba pour rentrer à 14h15'à Hammam-Lif. Nous étions assis mon frère est moi l'un à côté de l'autre dans le dernier wagon. Chemin faisant, il me parlait sans cesse de ses préoccupations financières et de l'avenir incertain de sa famille, car avec 4 enfants à charge il ne parvenait pas à joindre les deux bouts étant un journalier donc ne disposant pas régulièrement de travail. A Bir El Bey, le train s'arrêta contrairement à son habitude car l'averse était très importante. Par curiosité, je me suis levé et me suis approché de la porte pour en savoir plus sur les raisons de cet arrêt. Par pur hasard, je me suis retourné vers l'arrière du wagon et je fus surpris par l'arrivée derrière nous de l'autre train à grande vitesse. J'ai crié à mon frère et aux autres voyageurs de se sauver avant que l'impact n'ait lieu. J'ai perdu de suite connaissance. Au bout d'un certain temps, j'ai repris mes esprits dans une ambiance indescriptible de ferrailles tordues, de sang et de blessés criant et appelant au secours. Je me suis dirigé tant bien que mal vers l'emplacement que j'occupais avant le choc. Arrivé sur place, j'ai constaté tout de suite le décès de mon frère que Dieu ait son âme.
La mère Hnia : c'est la volonté de Dieu
Comme tout le monde, j'ai été informée de la survenue de l'accident et subitement j'ai eu une sensation étrange avec un malaise que rien ne justifiait. J'ai été prise par une angoisse poignante avec une gorge nouée sans raison apparente. J'étais à mille lieues de penser qu'un malheur pouvait atteindre mes enfants qui étaient loin à Nabeul chez leurs parents. La terrible nouvelle de la perte de mon enfant me parvint par téléphone. Mohamed qui était avec lui m'en informa. C'est la volonté de Dieu et je me dois de m'y plier avec foi. Une perte énorme pour nous mais nous n'y pouvons rien. Sa femme Souad : je reste désormais seule avec 4 enfants Voilà 11 ans que j'ai quitté mon pays la Lybie pour épouser Noureddine qui était un mari modèle. En dépit de ses moyens financiers limités, il a toujours essayé de subvenir à nos besoins dans la mesure du possible. Il me laisse 4 enfants à charge : Bilel (10ans), Abdennour (8ans), Ayoub (6ans) et Jannet (5 ans). Nous vivons dans deux pièces étroites louées à 150 dinars. Avec la perte de mon mari, et très loin de mes parents en Lybie, je ne vois pas comment je vais vivre en dépit de l'assistance et du soutien de ma belle famille elle-même vivant très à l'étroit. Mohamed Sahbi RAMMAH