Les femmes arabes durant la période antéislamique désignée par la Jahilya étaient peu soucieuses de la notion de famille. C'était la tribu qui primait aussi agissaient -elles avec une certaine désinvolture vis-à-vis de l'homme. Certaines femmes étaient même connues pour leur force de caractère et leur courage, dépassant même en ce domaine certains hommes. Elles étaient de ce fait beaucoup plus indépendantes vis-à-vis de l'homme et pouvaient agir à leur guise. Certaines femmes pratiquaient la polyandrie. Elles épousaient plusieurs maris à la fois. Quand une de ces femmes tombait enceinte tous les maris devaient prendre en charge à la naissance du bébé. Une Ârifa ou Ârafa venait pour l'identification de celui-ci. En présence de tous les maris, elle l'examinait et reconnaissait selon des indices précis de son anatomie quel en était le père. Celui-ci présent parmi les autres maris devait acquiescer et entériner la décision de la vieille dame, en reconnaissant le bébé en tant que son propre fils. Il était aussi tenu de le prendre en charge. Cependant le nouveau né prenait le nom de sa mère. C'est ce qui explique que tant de nom de famille étaient féminins : Amr Ibn Kalthoum, Al Hareth Ibnou Hillizabh, Bichr Ibn Oûanah Ibnou Oummi Maktoum etc... Le divorce était également entre les mains de ces femmes matriarcales qui pouvaient répudier leurs mari à leur guise et quand bon leur semblait. Il suffisait pour cela de changer l'entrée de la tente. Le mari comprenait par ce signe qu'il était devenu indésirable et faisait demi-tour. Cet ascendant qu'avait la femme à l'ère antéislamique était dû au rôle qu'elle avait en tant qu'objet de plaisir. La notion de famille était ignorée. Cette notion allait prendre à l'avènement de l'Islam une importance capitale. Le rôle de la femme devint étroitement lié aux rapports matriciels auxquels l'Islam consacra une importance capitale. Aussi les rapports des hommes avec les femmes, étaient désormais dans le seul but de procréer et de fonder une famille. Ce fut dans ce contexte et à ce dessein que des règles précises régissant les rapports entre l'homme et la femme avaient été édictés à travers la parole sainte révélée au Prophète Mohamed. Une liste restrictive interdisait désormais aux hommes les rapports sexuels avec certaines femmes ayant un lien matériel direct avec eux, dont en premier lieu la mère, la fille, la tante maternelle et paternelle, les nièces filles du frère ou de la sœur, les femmes avec lesquelles on a un lien de colactation (la nourrice, " la sœur de lait " c'est à dire celle qui a tété le même sein avec l'homme), les belles mères, c'est-à-dire la femme du père, et la mère de l'épouse, les belles soit la bru ou la fille de la femme qu'on épouse. Cette liste interdit également d'épouser en même temps deux sœurs à la fois. Cette liste avait donc mis fin à des pratiques sauvages qui ne tenaient compte d'aucun critère moral ; Désormais cette notion de famille avait contribué l'institution d'une société civilisée où chaque membre avait un rôle déterminé. Aussi le statut de la femme avait-il changé. Elle eut désormais le rôle o combien important : Celui d'épouse et de mère. Des règles édictées au Prophète avaient également pour but de régir les liens entre époux. Le mariage devint un acte solennel avec des conditions bien précises. La dot devint à la charge du mari, et condition sine qua none pour la validité du mariage, à côté de la publicité et de la présence de deux témoins. Le divorce fut également réagi par des règles bien précises, afin d'éviter les attitudes capricieuses de l'un ou l'autre des deux époux " Quand vous aurez répudié vos femmes, et qu'elles auront atteint le délai fixé, reprenez-les d'une manière convenable, ou bien renvoyer les décemment. Ne les retenez pas par contrainte vous transgresseriez les lois. Quiconque agirait aussi, se ferait du tort à lui même ". (Sourate 2 - Al Baqarah - Verset 231) Par ailleurs un délai de viduité était désormais observé pour la femme divorcée ou pour celle dont le mari est décédée, et ce afin de ne pas faire de confusion dans les liens consanguins toujours par respect à cette notion devenue sacrée, qu'est la famille. Ainsi le délai imparti pour la femme divorcée est de trois mois ou plus exactement après trois périodes successives de règles. " Les femmes répudiées attendront trois périodes avant de se remarier " (même Sourate Verset 228) Tandis que pour la femme dont le mari est décédé le délai de viduité est de quatre mois et dix jours. " Certains d'entre- vous meurent en laissant des épouses : Celles-ci devront observer un délai de quatre mois et dix jours. Passé ce délai, on ne vous reprochera pas la façon dont elles disposeront d'elles- mêmes conformément à l'usage. Dieu est bien informé de ce que vous faites ". (Sourate 2 - Al Baqarah - Verset 234) Par ailleurs, le mari est tenu de prendre en charge son épouse et ses enfants. La mère qui est en mesure d'allaiter son enfant doit être rétribuée par le mari pour ce service. C'est dire l'importance accordée au rôle de la mère. En effet, bien que cela paraisse un fait naturel, voire un devoir pour une mère d'allaiter son bébé, il n'en reste pas moins qu'elle ne doit pas être traitée comme une esclave. Le mari ne peut pas lui imposer de le faire si elle n'en est pas physiquement capable, et il est tenu de faire appel à une nourrice. " Les mères qui veulent donner à leurs enfants un allaitement complet, les allaiteront deux années entières. Le père doit assurer la nourriture et leurs vêtements conformément à l'usage. Mais chacun n'est tenu à cela que dans la mesure de ses moyens (Sourate 2 - Al Baquarah- Verset 233) L'Islam consacra ainsi une place importante au sein de la famille, eu égard au rôle considérable qu'elle était désormais tenue d'assurer. Ce qui n'était pas sans susciter certaines réactions auxquelles le Prophète Mohamed devait faire face afin d'instaurer cette nouvelle notion de famille au sein de la société islamique et mettre fin aux pratiques obscurantistes et dégradantes de la Jahilya