Lotfi OUENNICHE - Les forces de l'OTAN en Afghanistan viennent de subir de nouvelles pertes. Six de leurs soldats ont trouvé la mort dans des attaques de Taliban. Ainsi donc la rébellion ne dévie pas de sa stratégie de guerre sans merci contre les forces étrangères et le gouvernement de Kaboul. Pourtant, il y a quelques jours, le commandant des forces internationales en Afghanistan, le général Petraeus annonçait que des talibans avaient commencé à « approcher » le gouvernement et les forces étrangères pour déposer les armes. On ne peut douter de la crédibilité des propos du général américain, homme de parole et militaire chevronné, mais force est de constater qu'il a vite été démenti par un communiqué dur et sans nuances des talibans, ces derniers annoncent que « les déclarations du général Petraeus sont sans fondement. Il cherche à se remonter le moral en faisant de fausses déclarations. « Pas un seul des nos combattants n'acceptera de négocier avec des envahisseurs étrangers ou leur marionnette le gouvernement afghan. Il se peut que les talibans ne disent pas toute la vérité ou tenteraient de dissimuler des lézardes dans leurs rangs et un mouvement de fronde de petits groupes fatigués de faire la guerre et alléchés par le plan de réconciliation du Président Karzaï qui promet emploi et argent aux « soldats » de base de l'insurrection qui déposeraient les armes. Probable, mais il ne peut s'agir dans tous les cas d'un mouvement de grande importance. Pourquoi les talibans déposeraient-ils les armes alors qu'ils ont l'avantage du terrain et continuent d'infliger de lourdes pertes à la coalition étrangère ? Les déclarations du général Petraeus traduisent le vœu de Washington et de ses alliés d'une sortie honorable d'une guerre qu'ils ne peuvent gagner par la seule puissance militaire. C'est une évidence et l'histoire le démontre : les troupes britanniques y furent massacrées et les soviétiques humiliées. Et puis depuis quelque temps, Washington fait montre d'une ouverture sans précédent envers ses ennemis. Un changement de stratégie qui en dit long sur les difficultés qu'elle rencontre sur le terrain et qu'elle aura compris , comme disait Thierry Mariani, l'envoyé spécial du gouvernement français dans la région en 2009 qu' « en Afghanistan, la vraie bataille est celle du développement».