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Désormais, Docteur tout court !
Les dernières thèses de Doctorat d'Etat en Tunisie
Publié dans Le Temps le 21 - 12 - 2010

• Jeudi 16 décembre, ce fut la soutenance de la dernière thèse d'Etat en philosophie. Il en reste 68 autres dans d'autres disciplines. On en aura ainsi fini avec un système devenu obsolète ! - Nous avons assisté jeudi 16 décembre, à la soutenance de la dernière thèse de Doctorat d'Etat en philosophie. Il en reste 68 autres à soutenir dans d'autres disciplines. Après cela, on ne parlera plus de thèse d'Etat en Tunisie. C'est que, depuis 1993, notre pays comme bien d'autres dans le monde a opté pour la thèse unique qui débouche sur l'obtention du Doctorat du troisième cycle. Seulement voilà, plusieurs universitaires s'étaient déjà inscrits pour préparer leur thèse d'Etat, et comme ce type de travail nécessite plusieurs années de recherche, il a fallu après moult tergiversations accorder une dispense à ces candidats « retardataires ».
Dans l'ancien régime, la thèse de Doctorat d'Etat permettait à son auteur d'accéder automatiquement au grade de maître de conférences, tandis que la thèse du 3ème cycle ne permettait d'aspirer qu'au grade d'assistant ou de maître-assistant. Aujourd'hui, pour devenir maître de conférences, il faut se présenter à l'épreuve de l'habilitation (soutenance devant un jury de cinq professeurs universitaires d'un dossier constitué notamment des travaux et des publications ultérieurs à la thèse du troisième cycle). Avant donc de tourner définitivement la page de la thèse d'Etat, nous avons voulu revenir une dernière fois sur le sujet pour évaluer la pertinence de la mesure prise en 1993. Nous avons interrogé sur la question trois professeurs chercheurs qui ont connu les deux périodes ; nous leur avons demandé si l'abandon de la thèse d'Etat au profit de la thèse unique était une bonne chose. Voici leurs réponses :
Badreddine BEN HENDA
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Témoignages
Noureddine Naïfer (il vient de soutenir sa thèse d'Etat en philosophie et il avait déjà obtenu son habilitation) : « Les thésards d'Etat, un capital scientifique national !»
« La thèse de Doctorat d'Etat est l'œuvre d'une vie ; c'est le couronnement d'un très long processus de recherche scientifique approfondie. Mais avec la mouvance et la globalisation de la science, avec la transmission immédiate de la connaissance, elle devient comme encombrante dans ce monde puisque sa préparation prend trop de temps tandis que le savoir qu'elle colporte tarde à être diffusé et donc à profiter aux autres. La thèse unique se présente en revanche comme un travail expéditif, léger, soft, et qui se diffuse à une vitesse expresse. Le problème actuel à l'échelle du monde c'est comment concilier au niveau de la connaissance la rapidité de sa diffusion et sa nécessaire profondeur. Les Russes ont conservé la thèse d'Etat et c'est l'œuvre de leur élite jusqu'à nos jours. Les Belges aussi ; au Maroc, on la maintiendra jusqu'en 2013. En France aujourd'hui, on a posé cette question de la valeur de l'habilitation et l'on pense que cela doit gagner en consistance par la diffusion immédiate ce qu'elle a perdu en profondeur et en étendue par rapport à la thèse de Doctorat d'Etat. Une thèse d'Etat ne nuit à personne et toute recherche scientifique est louable car c'est toujours un acquis national. Il faut préserver les « thésards d'Etat » comme capital scientifique national et offrir leurs services d'encadrement pour l'habilitation qui est un haut diplôme de spécialité et qui doit être accessible par l'amélioration de la recherche, la multiplication des laboratoires de recherche, la création de revues électroniques (car celles-ci ne sont pas coûteuses et ouvrent bien des horizons devant les professeurs-chercheurs qu'il faut inciter à travailler en groupes), l'octroi de budgets conséquents par le ministère de tutelle. Il faudrait d'autre part diversifier les colloques et les congrès et veiller à la publication de leurs travaux ; nous devons enfin œuvrer à la création d'un fonds national de publications scientifiques et technologique qui soit accessible à tous les chercheurs et même aux entreprises nationales. »
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Omezzine Ben Chikha (professeur de philosophie qui a obtenu son habilitation en juin 2010) : « La thèse unique : un nouvel élan et de nouvelles perspectives »
« La thèse de Doctorat d'Etat est une expérience de recherche de longue haleine. Elle est très bénéfique pour le progrès de la recherche scientifique. Cela donne le temps à une thèse de mûrir et de s'approfondir et sur ce plan, son apport est plus profitable que celui de la thèse unique. L'expérience de la thèse unique, quant à elle, fait gagner du temps au profit des recherches ultérieures ; cela donne un nouvel élan au chercheur et une nouvelle chance de progresser pas forcément dans le même domaine de recherche. A ce niveau, la thèse unique est plus bénéfique que l'effort d'entreprendre une recherche toujours plus approfondie sur un même sujet. Avec la thèse unique, on a la possibilité d'expérimenter et de découvrir d'autres enjeux, de tendre vers d'autres profils en dehors de l'académisme strict (on peut se voir en futur savant, en écrivain, en législateur etc.) »
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Béchir Tlili (professeur de sociologie, qui a obtenu son habilitation en juin 2010) : « Travailler plutôt sur les questions fondamentales »
« Je pense que l'abandon de la thèse de Doctorat d'Etat est une bonne chose : il ne s'agit pas de consacrer une vie entière à une recherche approfondie sur un détail souvent peu important ou franchement sans intérêt. Un chercheur doit être jugé sur ses travaux qui traitent des problèmes réels, des problèmes fondamentaux. Encore faut-il qu'on l'évalue scientifiquement et non sur la base de critères absolument étrangers au domaine académique ! »


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