Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, soucieux d'assurer la cohésion de sa coalition avant le vote sur son projet de budget, la semaine prochaine, a joué la carte de l'apaisement dans sa confrontation avec le chef de la diplomatie Avigdor Lieberman. Nombreux sont les observateurs qui l'accusent d'avoir écorné un peu plus l'image de l'Etat hébreu à l'étranger en cédant aux pressions du chef de file du parti ultranationaliste "Israël notre maison" (Israël Beytenou). Pariant sur l'adoption du projet de loi de finances pour 2011, ils reconnaissent toutefois qu'il a su éviter une crise politique. Le ministre des Affaires étrangères a jeté un nouveau pavé dans la mare dimanche en affirmant que les autorités israéliennes n'avaient pas à présenter d'excuses à Ankara pour l'assaut de la "flottille pour la paix" qui a fait neuf morts en mai parmi les militants turcs pro-palestiniens qui tentaient de forcer le blocus de la bande de Gaza. Evoquant le processus de paix israélo-palestinien au point mort depuis octobre, Avigdor Lierberman a en outre jugé impossible de parvenir à un règlement définitif et a plaidé pour un "plan B" sous la forme d'un accord intérimaire à long terme. Benjamin Netanyahu s'était quant à lui prononcé pour l'apaisement des tensions israélo-turques et pour la poursuite des négociations avec les Palestiniens sous l'égide des Etats-Unis.