C'est une soirée exceptionnelle que la troupe japonaise Bachraf nous a fait vivre avec ses trois virtuoses June Chikuma à la flûte, Yoshiko Matsuda au luth, Chisato Yagi à la darbouka, toutes les trois accompagnées de la chanteuse Nao Koyasu. Cet ensemble japonais a invité le public à découvrir un vaste panorama de la musique tunisienne. Bien que la tradition musicale asiatique est très éloignée de celle de notre pays, en particulier la musique japonaise, dont la puissance réside en sa sonorité mystérieuse et très contemporaine à la fois. Ce soir-là, les artistes nous ont proposé une vision moderniste de la musique tunisienne, grâce à des empreints au jazz et à des genres musicaux d'origine tunisienne. Yoshiko et ses compagnons ont fasciné leurs fans par l'authenticité et la force de leur musique. La chanteuse Nao Koyasu a voulu approfondir davantage ce dialogue des cultures, en interprétant deux belles chansons de Saliha : « Rabi Atani koll chay bekmalou » « Yalli bo'dak Dhayah Fekri…». Fusion réussie entre deux langages musicaux-le tunisien et le japonais. Pour y parvenir, la chanteuse Nao a mis du cœur et de l'énergie dans son interprétation. Luth, flûte et percussion conjugués ; le résultat était fabuleux. La musique n'a effectivement pas de frontières