Par: Mohamed Sahbi RAMMAH - Notre consultant Abdelmajid Gobantini n'a pas manqué de détecter les lacunes des équipes, en dressant un bilan peu flatteur et dont voici la seconde partie. CA : « Déception » Je suis abasourdi devant la situation catastrophique où se débat le CA. Du jamais vu de l'histoire de ce prestigieux club ! Accuser un retard si grand par rapport au leader déjà à mi parcours est inadmissible et inconcevable. Normalement, le CA devrait figurer en force parmi les postulants les plus sérieux au titre. Rien ne lui manque pour y parvenir, des moyens humains énormes, une logistique performante, matériellement il n'est pas à plaindre avec le soutien inconditionnel de son père spirituel si Hamadi Bousbïï qui ne lésine et n'hésite jamais à venir en aide aux caisses. Son public légendaire ne mérite guère pareille déconfiture. Certes des problèmes extra-sportifs inhérents notamment au BD ont fini par se déteindre sur le comportement des joueurs avec un laisser aller et une indiscipline coupables de leur part, mais avec l'avènement de Yacoubi, les choses devraient normalement reprendre leur cours normal et le CA son statut habituel. CAB : « Rajeunissement réussi » J'estime que le CAB a grandement réussi en cette partie du parcours. Avec un effectif très rajeuni à la moyenne d'âge la plus basse parmi les autres écuries, le club est en passe de faire une excellente saison. Quelle métamorphose par rapport à un passé pas si lointain où les cabistes ne sauvaient leur peau que dans la souffrance et souvent devaient attendre les dernières secondes de la compétition pour se rassurer définitivement sur leur avenir parmi l'élite. Autre facteur positif à mettre à l'actif de l'actuel BD : les finances saines et équilibrées et l'on se rappelle toutes les difficultés énormes où se débattaient les anciens présidents et notamment Ahmed Karoui. Cependant son public devrait être plus patient avec les jeunes joueurs et leur laisser le temps pour mûrir normalement et sans brûler les étapes. Maher Kanzari peut amener ce jeune groupe à un niveau nettement meilleur. CSHL : « La gestion de Bhar » C'est l'exemple à suivre pour les clubs ne disposant pas de grosses ressources financières et ne pouvant compter sur des budgets colossaux. Il faudrait saluer à l'occasion la parfaite gestion préconisée et appliquée par Mongi Bhar qui gère son club non pas en président mais en manager général. Il sait parfaitement qui recruter et quand avec souvent des joueurs peu coûteux. A tous les coups il nous sort de son chapeau un entraîneur complètement inconnu du régiment mais qui finit toujours par faire des étincelles et de s'accaparer les feux de la rampe par ses méthodes et ses résultats extrêmement flatteurs. De plus, le CSHL n'a rien à envier aux équipes dites grandes qu'il malmène souvent sans que cela n'étonne plus personne. C'est en quelque sorte la révélation de cette compétition avec un sursaut rageur arrivant prématurément et une ascension fulgurante parmi les ténors. ESHS : « Les vertus de la bonne ambiance » Depuis l'arrivée de Robertinho, beaucoup de choses ont changé en mieux parmi le groupe. Une ambiance bon enfant avec une sérénité de bon aloi régnant dans le club. Le groupe est constitué par un amalgame de jeunes joueurs encadrés par des éléments chevronnés. Fatalement, l'entente a fini par s'y installer très rapidement. Mais je m'attendais à un meilleur rendement de leur part surtout que le président Sami Guendouz est toujours à l'écoute des moindres doléances de ses poulains. Les mécènes locaux devraient par ailleurs assister davantage les caisses pour une meilleure gestion avec des recrutements ciblés à faire en ce mercato. JSK: « L'intronisation de Okbi » La Chabiba est très coriace à la maison quand elle évolue dans son Hamda Laouani fétiche. Mais malheureusement, dès qu'elle quitte Kairouan, ses joueurs perdent énormément de leurs moyens et ne récoltent que de mauvais résultats. Mourad Okbi nouvellement intronisé à la tête des affaires techniques des Aghlabides devrait y mettre bon ordre car avec la seconde phase qui s'annonce, la lutte sera autrement plus ardue et plus âpre et le moindre point aura son pesant d'or. Skander Cheikh et Saifallah Mahjoubi devraient s'investir davantage dans le renouveau attendu des Aghlabides. EGSG : « Les finances, un handicap majeur » Le problème majeur freinant l'évolution normale des centristes se rapporte au manque flagrant et pénalisant de moyens financiers. Faouzi Ktari tout seul ne peut rien faire et les centristes devraient lui venir en aide. Farid Ben Belgacem y a accompli un travail remarquable mais tous ses efforts risquent de tomber dans l'eau si des recrutements ciblés et de valeur ne venaient pas immédiatement étoffer son effectif par trop léger. Peut-être qu'avec les 100 mille dollars de la transaction d'Ogbona Onnowa, les choses bougeraient finalement dans le bon sens ? C'est tout le mal que je leur souhaite. ASM : « Un banc trop faible » Les Marsois ont effectué un très mauvais départ qui les a grandement pénalisés par la suite les plongeant inexorablement dans le doute. Leur banc n'est pas un modèle du genre et se distingue par sa pauvreté en éléments de valeur. L'ASM ne s'est pas convenablement armé pour affronter les clubs de l'élite. L'arrivée de Buscher est de nature à redresser la trajectoire. Meneur d'hommes et connaissant parfaitement les lacunes dont souffrent les banlieusards, il est en mesure de faire sortir le groupe de l'ornière pour peu qu'on lui fournisse durant ce mercato quelques éléments de valeur. ASG : « Apprentissage raté » Les Gabésiens ont raté leur apprentissage de la ligue 1. Un effectif très faible avec des joueurs manquant de personnalité et d'expérience. Ils ne peuvent pas aller très loin de la sorte si Riadh Jridi ne met pas le paquet en recrutant de nombreux joueurs de qualité et surtout au vécu riche pouvant tenir la cadence et résister aux chocs à venir. Adel Sellimi débarquant à Gabès après les Mohamed Kouki, Taoufik Zaaboub, Mohamed Jouirou ne pourra pas faire grand-chose dans l'état actuel des choses. Mais il faut garder espoir tout de même. OB : « Désillusion totale » Qui l'aurait cru, le détenteur de la coupe de Tunisie fermant la marche ? C'est une très mauvaise surprise pour tous les spécialistes de la place. Rappelons que les Béjaois ont toujours traité d'égal à égal avec les ténors et sont même allés à Sousse piéger les Etoilés dans leur olympique. Mais le départ des Harb, Derbali et Soltani les a fragilisés. Soufiane Hidoussi devrait s'atteler à la tâche avec des recrutements ciblés pour parvenir à redonner goût au jeu à des joueurs minés par le doute et au moral dans les chaussettes.