- Le gouverneur prend la fuite - Actes de pillage et de vandalisme comme jamais vu. - Un comité de jeunes serre les rangs pour empêcher les auteurs de ces actes d'investir la société nationale de cellulose et papier Alfa, SNCPA. Un affreux désastre frappe Kasserine au vu et au su d'un gouvernement transitoire qui tergiverse ! La situation est plus qu'insoutenable dans cette ville du nord ouest complètement saccagée depuis vendredi. Noomane Mabrouk un jeune diplômé de la ville n'en revient pas : « C'est du jamais vu. On n'en croit pas ses yeux. La population se livre au vandalisme en pillant tout ce qui leur vient entre les mains, des ordinateurs, des sièges, des imprimantes, des sacs contenant des pièces de monnaie et de l'or provenant des recettes des finances ... J'ai même vu des personnes transportant de gros électroménagers: une machine à laver et un réfrigérateur. Les papiers administratifs s'envolent en l'air et tous ceux qui ont des litiges ou des problèmes à régler dans l'une ou l'autre instance publique sont allés sur place pour voir ce qu'il en est de leur situation. Les auteurs de ces actes mettent le feu dans les lieux qu'il pillent, par la suite.» dit-il. Pis encore, face à cette situation chaotique les militaires n'ont pas bougé le petit doigt se contentant d'ouvrir des feux de sommation. Le gouverneur prend la fuite Selon des témoins oculaires, ces derniers ont, par ailleurs, facilité la fuite du gouverneur, M. Amor Hadj Slimane qui a préféré se dérober aux regards que de prendre les choses en main pour calmer une population déchaînée. « Après moi le déluge » la formule est de mise face à des responsables de la sécurité qui chacun prend ses jambes à son cou et court…Le déficit sécuritaire a régné en un temps où les policiers et les agents de la garde nationale ont disparu d'une ville complètement ravagée ! Les postes de police, la garde nationale, et la recette des finances étaient la cible de ces actes de vandalisme. Des voix s'élèvent évoquant un complot fomenté par des anciens clous indévissables du régime déchu. D'autres disent qu'il s'agit plutôt d'une réaction de violence suite au renoncement à des projets sanitaires dans la région de Kasserine. Quoi qu'il en soit, il est des jeunes Kasserinois, des militants de la première heure, qui tentent par tous les moyens d'empêcher que des auteurs de ces actes de violence ne saccagent la SNCPA (société nationale cellulose et papier Alfa). « Une catastrophe humaine se produira et n'épargnera pas les régions avoisinantes comme Feryana et Sbeitla » nous dit Nooman, qui continue « Je vous rappelle que le sit-in qu'on a organisé devant la SNCPA a continué jusqu'à vendredi. On était 143 personnes ayant passé la nuit dans des conditions plus que désolantes. Vendredi des agents de la SNCPA nous ont rejoints, car leur situation au sein de l'usine n'est pas au fixe. Suite aux évènements du 14 janvier, 400 employés se sont retrouvés dans la rue. Ils sont des personnes dont la situation administrative n'est pas en règle alors on a trouvé plus simple de les renvoyer pour créer des postes d'emploi. Complètement aberrant. » Rappelons, dans la foulée, que dans un article que Le Temps a publié en début de semaine lorsque des diplômés de Kasserine et des jeunes non qualifiés ont manifesté devant la SNCPA, on a parlé du risque de dérapage. Les instances publiques régionales n'ont pas, en effet, prêté une oreille attentive aux doléances de la population. Et comme ‘'ventre affamé n'a pas d'oreilles'', certains manifestants ont même menacé de reprendre de plus belle avec les actes de violence, ayant donné lieu à la Révolution du 14 janvier. Le pire s'est produit. Des heures sombres s'annoncent. Mona BEN GAMRA
Pas de rames de métro incendiées Le ministère du Transport et de l'Equipement a démenti, hier, des informations rapportées par les médias concernant des rames de métro incendiées lors des manifestations organisées au centre ville de Tunis. Une responsable de la communication de société de transport de Tunis "Transtu" a annoncé que seules les vitres d'une dizaine de rames de métro ont été brisées lors de ces manifestations. Hier, les moyens de transport public (métro, bus, train) assuraient normalement le transport des citoyens dans le grand Tunis. Le centre-ville de la capitale avait été, la veille, le théâtre d'une manifestation et d'un grand rassemblement de citoyens réclamant la chute du gouvernement provisoire. (Tap)
Paralysie totale du service administratif à Gabès Le service administratif dans la région de Gabès est, complètement, paralysé dans les sièges du gouvernorat, des délégations, des municipalités et de nombreuses directions régionales. L'activité est bloquée, dans le siège du gouvernorat, en raison du sit-in observé, depuis mercredi dernier, par les agents et fonctionnaires de cette institution, pour revendiquer le retour de M. Moncef Khemiri à la tête du gouvernorat. Par ailleurs, certains responsables régionaux contestés ont été empêchés d'accéder à leurs bureaux par des agents, des cadres et des citoyens. Dans la ville de Gabès, des élèves et étudiants ont organisé, hier, des marches pour réclamer la démission du gouvernement provisoire, la dissolution de la chambre des députés et de la chambre des conseillers et l'élection d'une assemblée constituante.
Le siège de l'Union locale du travail à Mareth, saccagé Le siège de l'Union locale du travail, dans la délégation de Mareth (gouvernorat de Gabès), a été attaqué par des inconnus, au cours de la nuit de vendredi à samedi. Les assaillants ont saccagé les portes et les fenêtres du siège de l'Union et incendié les meubles. Dans un entretien téléphonique avec le correspondant de l'agence TAP à Gabès, M.Belgacem Jaziri, secrétaire général de l'Union locale du travail, à Mareth, a accusé des "nostalgiques de l'ancien régime" d'être à l'origine de cette agression qui traduit "l'hostilité aux positions honorables" de l'organisation syndicale lors de la révolution du peuple tunisien.