La situation humanitaire à Ras Jedir empire de jour en jour, avec le flux massif de ressortissants étrangers fuyant la Lybie en détresse. Les vols en partance de l'aéroport international de Djerba-Zarzis vers l'Egypte en particulier, s'intensifient remarquablement sans parvenir pour autant à résorber le nombre de postulants au rapatriement paradoxalement en croissance. Si au début de la crise libyenne les arrivants étaient majoritairement Tunisiens, puis Egyptiens, d'autres ressortissants d'autres nationalités se sont joints au contingent existant pour aggraver la situation humanitaire déjà critique ; des Philippins, des Coréens, des Thailandais, des Chinois, et bien d'autres sont arrivés dans les différents centres d'hébergement à Djerba, ou dans la zone touristique pour le cas des Chinois ou Coréens dont le séjour à l'hôtel et le transfert est à la charge de leur ambassade. Qu'attend la communauté internationale pour intervenir ? Qu'attendent l'Europe, les Etats Unis d'Amérique, et les pays arabes pour renforcer les flottes aérienne et maritime, tunisienne et égyptienne, et faciliter le rapatriement des réfugiés ? Deux représentants de l'unité de crise relevant de la Farnesina, qui est le ministère des Affaires étrangères italien sont aujourd'hui à Djerba pour se rendre demain à Ras Jdir, certainement, espérons-le, pour s'enquérir, non seulement de l'état de leurs ressortissants, mais de la situation humanitaire prévalant, et en rendre compte à leurs supérieurs. L'envoi de tentes, de vivres et de médicaments est certes réclamé dans de telles circonstances, mais sans un renforcement de la flotte des bateaux et des avions gros porteurs, la situation ne s'améliorera pas de sitôt. Les milliers de réfugiés qui attendent à Ras Jedir ne fuient pas leur pays, ils ne demandent qu'à y être rapatriés. Naceur BOUABID