• Younès Selmi tire la sonnette d'alarme - Les deux journées disputées a priori à huis clos concernant la ligue 2 et les divisions inférieures ne sont pas passées sans de graves incidents. Joueurs, responsables et même arbitres ont été molestés et violemment pris à parti par des fauteurs de troubles mus par d'obscurs instincts destructeurs et grandement manipulés par certaines gens voulant à tout prix saper notre révolution. Younes Selmi le patron de la Direction Nationale d'Arbitrage(DNA) et premier responsable de la sécurité de ses subordonnés est furibond et ne mâche pas ses mots pour les agressions dont furent victimes ses employés. Dans cet entretien, il met clairement tout le monde devant ses responsabilités criant haut et fort que sa direction n'est plus prête à jouer le dindon de la farce en cautionnant ces passages à tabac devenus désormais monnaie courante des hommes en noir. Il pose avec beaucoup de lucidité le diagnostic de la situation et propose les deux seules solutions envisageables pour l'heure pour la reprise de toutes les compétitions. Ecoutons-le : Le Temps : Une première question en dehors des incidents ayant émaillé ces deux dernières journées ; les arbitres de la ligue de Bizerte sont en rébellion. Ils viennent de refuser à Mohamed Salah Ben Miled d'accéder à leur ville et même les efforts du pourtant chevronné Mellouli pour les en dissuader ont été voués à l'échec ! Une solution en vue ? Younès Selmi : Oui je suis au courant de leurs revendications et ce vendredi je me déplacerai en personne à Bizerte pour me réunir avec eux et aplanir toutes leurs difficultés. Je suis intimement persuadé que tout rentrera dans l'ordre dès ce week-end. Ne craignez-vous pas que pareille insurrection fasse tache d'huile avec propagation des mouvements de contestation parmi les autres ligues ? La (DNA) est à l'écoute des revendications et des problèmes de tous les arbitres. Je suis là pour défendre leurs intérêts et comprendre leurs doléances et je le ferai à tout instant qu'il vente ou qu'il pleuve. C'est mon devoir et je n'en démordrai jamais. Oui mais dans la foulée, vos arbitres se sont fait violenter ces deux dernières semaines sans que le (DNA) ne réagisse ! Une explication à ces dérapages alors que les rencontres se déroulaient en principe à huis clos ? Vous soulevez une question très importante dans cette affaire. S'agissant de matches sans la présence du public, je ne comprends pas la présence sur les travées de quelque 200 stadiers portant des dossards bien distinctifs de l'équipe locale. Ils sont là pour encadrer qui ? C'est une présence que je juge caduque, non nécessaire, non avenue voire génératrice de problèmes. Faut-il signaler d'après les rapports que j'ai sous main, qu'à la moindre contestation, ce sont ces mêmes stadiers qui envahissent les pelouses en ayant pris le soin au préalable de se débarrasser de leur tenue distinctive. Une aberration en somme que je ne comprends ni ne cautionne du reste. Résultat des courses, trois de mes arbitres : Sabeur Korbi ( Mostakbal Louza- Nesr Teboulba), Kamel Khmiri (Gaafour-Ghardimaou) et Abdallah Doraï ( Ben Guerdane- ASKasserine) ont été sérieusement agressés. La solution selon vous alors ? Il n'y en a pas 36 mille pour l'heure et c'est ce que je vais expliquer à mes collègues lors de la réunion imminente du BF. Pour le moment et tenant compte de cette situation pas très orthodoxe prévalant dans les stades, ce serait selon moi ou le huis clos strictement observé d'après les textes en vigueur ou l'arrêt pur et simple de la compétition. La plaisanterie de très mauvais goût a assez duré pour moi et je ne suis plus disposé à envoyer mes hommes au charbon sans de solides gages pour leur sécurité. Il va sans dire que la présence du public dans la conjoncture actuelle n'est pas souhaitée. Peut-être après mais pas maintenant. Bien évidemment, dans tous les cas de figure le service d'ordre doit être vigilant et présent pour assurer la sécurité de tout le monde. Que stipulent les textes quant au nombre des présents lors des huis clos ? 30 personnes par équipe. Vous avez déjà 18 joueurs et 7 à 8 responsables sur la feuille du match et donc sous l'autorité de l'arbitre pour 4 à 5 membres du BD sur les travées. Optimiste tout de même ? je le suis toujours. Ensemble et avec la conjugaison des efforts de toutes les parties prenantes gravitant dans le giron de notre sport roi, notre football parviendra à coup sûr à emboiter le pas à l'éclatante réussite qui a caractérisé avec fierté notre révolution bénie. Entretien conduit par Mohamed Sahbi RAMMAH