• Le projet de restructuration des terres domaniales à l'étude - Attendues comme une manne, les pluies bénéfiques tombées, ces dernières heures, dans les régions du Nord et du Centre du pays, ont été accueillies avec une satisfaction générale de la part des citoyens, car la bonne saison agricole enregistrée, cette année 2011, en Tunisie, malgré les aléas de la Révolution, a , encore, besoin, en cette période, de quelques quantités de pluies supplémentaires, pour donner pleinement ses fruits, s'agissant, en particulier, de la production céréalière estimée entre 18 et 20 millions de quintaux, contre à peine 8 à 10 millions de quintaux, l'année dernière. En annonçant, lundi 18 avril, lors d'un point de presse, les bons résultats réalisés, au cours de cette saison 2011, par le secteur agricole, le ministre de l'Agriculture et de l'environnement, Mohamed Mokhtar Jallali, a attribué ces bonnes performances de l'agriculture tunisienne à la bonne saison des pluies qu'a connue la Tunisie, et émis l'espoir de voir les conditions climatiques favoriser la chute de quelques quantités de pluie supplémentaire, en cette période, afin de garantir, à cent pour cent, la production de la quantité signalée de céréales qui correspond à la moyenne annuelle normale (19 millions de quintaux) . Le vœu a été exaucé, et le ciel a accordé, une nouvelle fois, sa bénédiction à la Révolution tunisienne. On se souvient que les pluies de cette saison ont commencé à tomber, en Tunisie, vers la mi- janvier, au lendemain de la Révolution du 14 juillet, après une sérieuse menace de sécheresse aux conséquences imprévisibles, au point que certains Tunisiens avaient dit voir, dans ces pluies, la levée de la malédiction qui frappait la Tunisie, à cause des méfaits de l'ancien régime du président déchu Ben Ali. On imagine les effets catastrophiques d'une éventuelle persistance de la sécheresse conjugués aux aléas de la Révolution. Le bon comportement du secteur agricole, au cours de cette saison, a permis d'assurer l'approvisionnement du marché intérieur dans l'ensemble du pays, en produits agricoles de toutes sortes et en fruits et légumes de saison, notamment, de façon abondante et à des prix très modérés. Les petits pois sont vendus à 700 millimes le kilo. Certaines oranges ont atteint moins de 300 millimes le kilo. Les pommes de terre et les tomates sont proposées, en quantités abondantes, à des prix à la portée de tous. Les fraises sont proposées à un dinar le kilo. Outre les marchés municipaux des fruits et légumes et les points de vente reconnus, des marchands ambulants sur des camionnettes et des vendeurs occasionnels de fruits et légumes de saison, viennent proposer, quotidiennement, en grand nombre, leurs marchandises, à des prix accessibles à toutes les bourses, jusque dans les rues et quartiers reculés des agglomérations urbaines, au grand bonheur des ménagères et des habitants en général. Dans les grandes surfaces, les rayons consacrés aux légumes et fruits sont richement garnis et polarisent une grande partie de la clientèle. Au même moment, de grandes quantités de produits agricoles et de fruits et légumes de saison, pommes de terre et tomates, entre autres, ont été exportées à l'étranger. Grâce à la bonne production céréalière attendue, la Tunisie n'aura pas besoin d'importer, cette année, des quantités de blé supplémentaires, pour combler le manque de la production nationale, et elle va pouvoir économiser quelque 500 millions dollars consacrés à cet effet. L'agriculture a sauvé, ainsi, la mise, cette année, comme elle l'avait fait lors de la crise économique et financière mondiale, il y a deux années, confirmant que la véritable sécurité et la véritable indépendance sont la sécurité et l'indépendance alimentaires. Les Tunisiens vivent, aujourd'hui, la période post révolutionnaire, un peu confortablement, loin des cauchemars des pénuries, grâce au bon comportement de leur agriculture. De nombreux problèmes à régler Cependant à en juger par les déclarations des responsables, le secteur agricole peut mieux faire en surmontant les nombreux problèmes dont il souffre. Les prix des viandes rouges sont élevés, atteignant plus de 15 dinars et on nous a annoncé l'importation de veaux pour l'engraissement en prévision de l'accroissement prévisible de la demande de viande bovine après la période du printemps où la demande se concentre sur la viande ovine. L'offre de viande de poulet et de dinde, devenue la source principale de protéines animales pour les Tunisiens, a failli connaître un dérapage dangereux, sans l'intervention du gouvernement provisoire qui a pris des mesures de détaxation en faveur des aviculteurs, pour stabiliser les prix. Un des problèmes majeurs de l'agriculture tunisienne est qu'elle est irrégulière et varie en quantités d'une année à l'autre, à cause de la mauvaise application de la carte agricole et l'absence d'une constance dans le choix des cultures chez les agriculteurs. Rien ne garantit, par exemple, que la production de petits pois sera aussi abondante, l'année prochaine, même en présence de bonnes conditions climatiques. Les terres domaniales qui devraient être un fleuron de l'agriculture tunisienne, végètent, au contraire. Un projet de restructuration de ces terres domaniales est à l'étude. Les structures d'encadrement des agriculteurs et de l'agriculture, en allant de l'Union des agriculteurs, aux groupements interprofessions et groupements d'eau d'intérêt collectif, ne remplissent pas leur rôle comme il de doit et ont besoin d'être revues et corrigées. Il y a aussi l'endettement chronique des agriculteurs, parallèlement à plusieurs autres problèmes conjoncturels et structurels qui ont pu être identifiés et étalés au grand jour, grâce à la Révolution. Le règlement judicieux de tous ces problèmes et carences conférera, au secteur agricole, des dimensions insoupçonnées à tous les plans de la production, du commerce et de l'emploi.