Ce que le tout Gafsa craignait depuis le début de la semaine et plus exactement depuis que Faouzi Ktari avait jeté sur les ondes son pathétique appel à la détresse eut finalement et malheureusement lieu. L'on a tous en mémoire la déclaration du président gafsien claironnant à qui voulait bien l'entendre qu'El Gaouefel se retirerait de la compétition si d'aventure ses caisses n'étaient pas correctement renflouées en semaine. Les joueurs ont tout de même continué à travailler sérieusement sous la houlette de Khaled Ben Sassi dans la perspective de bien négocier leur important match contre le CSS ce dimanche. Mais ils gardaient un œil rivé sur leur président attendant une bonne nouvelle annonciatrice d'un éventuel dénouement heureux de la situation.
Hier, réunion entre la société de phosphates à Gafsa et le BD local dans la perspective de lui allonger la somme de 250 mille dinars au club. Une somme de nature à calmer les esprits en couvrant un des trois salaires en retard et une tranche de la prime de rendement. Sachant que 75 millions sont nécessaires pour couvrir les salaires d'un seul mois à Gafsa. A la surprise générale, un chèque de 50 mille dinars fut alloué à Ktari qu'il s'empressa de refuser poliment. Il est vrai que pareille somme dérisoire ne pouvait en aucun cas couvrir ne serait-ce qu'en partie les besoins réels et urgents de ses protégés. Les nouvelles allant très vite, pareille déconvenue se répandit comme une trainée de poudre dans la ville avec une rue déjà excitée.
Le gouverneur exige le report pour des raisons sécuritaires
Devant cet état de fait, le gouverneur jugea plus utile et surtout plus sage de solliciter les responsables fédéraux pour un report de cette rencontre pour des considérations sécuritaires. D'ailleurs les responsables sfaxiens ont été avisés de cette mesure leur épargnant un déplacement aérien.
Ben Sassi démissionne
Conséquence inéluctable de cette situation délétère, Khaled Ben Sassi décide de rendre le tablier et de jeter l'éponge en nous déclarant ce qui suit : « Ma patience a des limites et pour l'heure je suis au bout de mon rouleau. Comment voulez –vous que je puisse continuer à travailler dans ces conditions avec des joueurs ayant l'esprit ailleurs ne pouvant nullement se concentrer sur leur travail du moment qu'il leur arrive de fuir en permanence leurs nombreux créanciers ? Mardi, j'ai été de ma poche avançant à chaque joueur 50 dinars leur permettant de nourrir leur famille. Passe pour mes salaires, mais pour les joueurs, ils sont vraiment à plaindre les pauvres. Déjà en semaine, j'ai repoussé une offre alléchante émanant d'un club de la ligue 1 m'offrant un pont en or avec une somme mirobolante rien que pour terminer l'exercice en cours…Non, désolé, je ne puis vous révéler le nom de son président. Je suis vraiment navré pour ce qui ce passe à Gafsa avec tous ces aléas et malheurs qui s'abattent sur un groupe très performant et pouvant aller très loin mais faute de moyens, je ne vois vraiment pas comment les choses vont évoluer avec un avenir très incertain du reste…