Beaucoup de monde s'est rassemblé, hier 7 mai, depuis très tôt le matin, devant le palais de Justice au boulevard Bab Bénat, pour attendre l'arrivée du fourgon cellulaire, devant amener Imed Trabelsi pour être entendu par le président de la 8ième chambre correctionnelle de première instance. Accusé de consommation de stupéfiants, il a avait déjà comparu de façon laconique lors d'une première audience le 8 avril dernier où il a clamé son innocence, en déclarant qu'il avait cessé l'usage de stupéfiants depuis 2000 et qu'il n'avait plus d'accoutumance à aucune sorte de stupéfiants. Pendant cette audience il a été couvert d'opprobre par une assistance nombreuse, qui l'attendait devant le tribunal qu'à la salle d'audience, où il a été traité de corrompu, de mafieux et ce que ce soit par des avocats, des membres d'organisations diverses , ou de simples badauds. C'est la raison pour laquelle, l'audience d'hier a été plus expéditive, ayant été présenté vers les 9 h du matin, contrairement à l'audience précédente où il a été ramené de son lieu de détention, en milieu d'après midi, vers 15h. Le même scénario répété, devant le palais ou à la salle de l'audience, avec toutefois moins d'acuité. Ceux qui étaient devant le palais ont scandé des slogans impliquant Imed Trabelsi et le décrivant de dangereux mafieux, et non un simple consommateur de stupéfiants. Idem à la salle d'audience, où les mêmes slogans ont été lancés avec un service d'ordre plus serré que la dernière fois, où la bride a été complètement lâchée par les gardes du tribunal. Quant à l'accusé, il réitéra ses déclarations données au cours de la première audience, soutenant mordicus qu'il avait cessé l'usage des stupéfiants depuis bien des années. Il a ajouté que la « zatla » lui était fournie par l 'un de ses employés travaillant pour son compte dans un café bar. Il précisa entre notamment qu'il a subi des violences lors de l'enquête préliminaire. C'est ce qu'affirma son avocat en plaidant l'acquittement de son client, qui a nié tout au long de l'enquête préliminaire, les faits incriminés et qu'il n'y a pas de preuves tangibles pouvant les corroborer, outre le vice de procédure étant donné l'usage de violence au cours par l'enquêteur lors de l'interrogatoire préliminaire. Le procureur a pour sa part requis le maximum de la peine, l'accusation de consommation étant établie par l'analyse biologique qui s'avéra être positive. Le tribunal a mis l'affaire en délibéré à la fin de l'audience, et l'accusé a été ramené vers son lieu de détention. Le rassemblement devant le palais a continué, jusqu'au prononcé du jugement par le tribunal qui a déclaré l'accusé coupable, eu égard aux lourdes présomptions qu'il y avait à sa charge, et l'a condamné à 2 ans prison ferme ainsi qu'à 2000 dinars d'amende.