Le Temps-Agences - Le président américain Barack Obama a annoncé, hier à Washington, un plan économique axé sur la mobilisation des principaux bailleurs de fonds dans le monde et un partenariat commercial stratégique, en vue de soutenir la transition démocratique en Tunisie et en Egypte. Dans un discours adressé au monde arabe, le président américain a précisé que près de deux milliards de dollars seront destinés à favoriser la réussite de la transition démocratique dans les deux pays. Il a relevé que ce plan s'inscrit dans le cadre d'une nouvelle approche de la politique étrangère américaine dans la région, laquelle sera axée, notamment sur la libéralisation économique, la promotion d'institutions fortes dans la région, la préservation des droits des minorités, l'égalité hommes/femmes. Pour le président américain, la Tunisie qui est à l'avant-garde des révolutions arabes et l'Egypte, le plus grand pays arabe, pourraient servir de modèles, en ce qui concerne l'édification de la démocratie dans la région. Il a ajouté que son pays a demandé aux principaux bailleurs de fonds dans le monde notamment le Fonds monétaire international, la Banque mondiale et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) d'adopter un plan d'assistance aux pays de la région à l'instar de ce qui s'est passé pour les pays de l'Europe de l'Est. Le plan de M.Obama sera également fondé sur le développement du commerce inter-régional, la libéralisation des marchés, la lutte contre la corruption, le libre accès à l'internet, la liberté d'expression et la promotion de la société civile. Le président américain a, également, annoncé, l'annulation d'un milliard de dollars de dettes pour l'Egypte. Par ailleurs, deux ans après l'ambitieux et encourageant discours du Caire, en juin 2009, qui appelait à un «nouveau départ» entre les Etats-Unis et le monde musulman, et après le flottement constaté lors du déclenchement de la révolte égyptienne, Barack Hussein Obama poursuit son sillon. Certes, il a montré de sérieux atermoiements à l'occasion de l'initiative franco-anglo-libanaise à l'ONU qui a abouti au vote de la résolution 1973 autorisant les opérations aériennes en Libye. Pour clarifier tous ces zigzags, le leader américain définit un cap, celui de la bonne gouvernance, qui devra servir de ligne de conduite à la position américaine en Méditerranée du Sud. Tout en sanctionnant le régime syrien - par la décision de sanctions prises contre Bachar el Assad et par le gel des avoirs de ses principaux barons -, Obama se montre réservé dans son soutien aux soulèvements populaires du Yémen et de Bahreïn. L'annonce d'une sorte de «Plan Marshall» oriental a pour but d'effacer les contradictions et d'enclencher une dynamique. Il est temps. Car, depuis que Mahmoud Abbas a fait savoir qu'il porterait la question de la reconnaissance de l'Etat palestinien devant l'Assemblée générale de l'ONU en septembre prochain - si toutefois Israël ne décidait pas à des concessions (fort peu probables) -, une sorte de compte à rebours a commencé. Par son nouveau et ambitieux plan de relance, Obama parviendra-t-il à gagner en sympathie auprès des Arabes ce qu'il a perdu dans le conflit israélo-palestinien qui reste, jusqu'à ce jour, la pierre d'achoppement de sa politique étrangère? Nul doute que la question de l'Etat palestinien continuera de le hanter, en dépit de toutes ses bonnes - ses excellentes - intentions. Revenant sur la mort d'Oussama Ben Laden sous les balles d'un commando américain, M. Obama a pris soin de remarquer que les révoltes arabes semblaient, à ses yeux, tourner le dos à l'extrémisme. Il a souligné que le chef d'Al-Qaïda «rejetait la démocratie et les droits individuels pour les musulmans au profit d'un extrémisme violent».