Le mouvement des protestations, de sit-in, de grèves et débrayages ne semble guère s'estomper. Rappelons que les transporteurs de marchandises l'un des maillons de la logistique et de la chaîne de valeur dans toute opération de commerce et l'épine dorsale même de l'économie, ont débrayé lundi suite à la décision de grève générale annoncée dimanche par la Fédération Générale des transporteurs. La grève a été décrétée sur fond de désaccord entre la Fédération Générale de transport relevant de l'UGTT et l'UTICA, portant sur des dossiers d'ordre social. Finalement les deux parties sont arrivées lundi soir à un consensus, évitant ainsi la paralysie totale de l'économie nationale. Toutefois il ne faut pas négliger les pertes lourdes et sèches d'une journée de blocage coûteuse pour l'économie nationale sombrant déjà dans une léthargie à durée indéterminée. Fathi Zouari, président de la Chambre Nationale des Transporteurs de marchandises, nous a apporté quelques éclaircissements sur le sujet. « Il ne s'agit pas de grève de transporteurs » « Avant tout je tiens à dissiper toute équivoque. Contrairement à ce qui a été véhiculé par les médias et organes de presse, il ne s'agissait pas de grève de transporteurs de marchandises. Lundi matin, les transporteurs à travers toute la République ont pris comme d'habitude leurs volants, sauf qu'ils ont été surpris par des barrages humains dressés sur la route. Trois barrages au niveau de Radés, un barrage à Enfidha, un barrage à Sfax, un autre au niveau de la Skhira et du Sud. Manipulés par l'UGTT, quelques chauffeurs licenciés, ont bloqué les routes devant les transporteurs. Du fait nous avons été obligés de rebrousser chemin et de garer nos camions dans les dépôts des sociétés. Pour régler le conflit et trouver un terrain d'entente, une commission tripartite regroupant l'UTICA, l'UGTT et le ministère des Affaires Sociales devrait étudier les dossiers au cas par cas. Un débrayage dont la note s'est corsée sérieusement. Le coût de l'arrêt du travail des transporteurs dans la journée du lundi de 0 heure à 22 heures se chiffre par des centaines de millions de dinars sur l'économie. L'économie a été paralysée. Heureusement qu'on est arrivé à un accord vers 22 heures du soir. Autrement, les conséquences auraient été plus graves. Si on avait dépassé les 48 heures de grève, on aurait risqué la panne sèche, un paysage désolant où rien ne bouge : ni de bus, ni voitures, ni de taxis, ni de train…, rien. Le blocage total. Les transporteurs revendiquent l'amélioration de leurs conditions de travail. Ils demandent entre autres à être hébergés « gîte et couverts » dans un hôtel pris en charge par la société ou encore de percevoir une indemnité de 70 dinars. Ils veulent aussi être accompagnés par des convoyeurs pour que ces derniers assurent le contrôle du camion et des marchandises et se dégager de toute responsabilité quant à la marchandise transportée. Nous en tant que patronat et plus précisément en tant que chambre syndicale, nous avons fait des concessions pour faire redémarrer l'activité économique et éviter le pire. En ce qui concerne les conflits sociaux, on verra au cas par cas pour les transporteurs licenciés. Quant aux autres revendications sociales des transporteurs, la rationalité s'impose. L'intérêt de la nation prime sur toute autre considération» A noter que nous avons essayé de contacter la Fédération générale des transports et plus précisément son Secrétaire Général Mokhtar Hili, mais on n'a pas pu le rejoindre.