Le Temps-Agences- La France a renoncé à parachuter des armes aux rebelles libyens, même si ces derniers peinent à progresser sur le terrain, tandis que la Russie et l'Otan ont de nouveau affiché leurs divergences sur l'intervention militaire internationale. "Les parachutages ne sont plus nécessaires", a déclaré à la presse le ministre français de la Défense, Gérard Longuet. "Ils l'ont été il y a plusieurs semaines de cela, parce que des territoires organisent leur autonomie", a expliqué M. Longuet. "Cette autonomie leur permet d'établir des relations avec des partenaires extérieurs, y compris lorsqu'il s'agit de s'équiper en auto-défense". Le ministre français a aussi laissé entrevoir des doutes sur la capacité de la rébellion à mener une grande offensive sur Tripoli, fief de Mouammar Kadhafi. "Nous ne sommes pas aujourd'hui dans un système stabilisé, centralisé, obéissant dans toutes ses implications sur le terrain à une autorité unique", a-t-il relevé à propos des rebelles, estimant que leur "impatience" devait "être confrontées à un principe de réalité". La réunion à Sotchi du conseil Russie-Otan n'a d'ailleurs pas permis de régler les différends sur l'intervention militaire internationale en Libye, les responsables russes répétant que les résolutions de l'ONU sur la Libye ne permettaient pas "à n'importe qui de faire n'importe quoi". "Jusqu'à présent", la résolution a été mise en œuvre "avec succès", a répondu le secrétaire général de l'Alliance, Anders Fogh Rasmussen, soulignant que la livraison d'armes à la rébellion entrait dans le cadre de la résolution. Poursuivant sa visite en Russie, M. Rasmussen a évoqué hier "l'après-Kadhafi", et estimé que l'ONU devrait prendre le relais de l'Otan "pour aider le peuple libyen pendant la période transitoire vers la démocratie" une fois le dirigeant libyen parti. Parallèlement, les initiatives diplomatiques se poursuivaient. Le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, qui s'est rendu dimanche à Benghazi pour reconnaître le CNT comme "le représentant légitime du peuple libyen", devrait recevoir à Ankara des représentants de l'ONU, de la rébellion libyenne et du groupe de contact sur la Libye. La Turquie, qui a durci le ton à l'égard du régime de Tripoli ces derniers jours, doit accueillir le 15 juillet à Istanbul la prochaine réunion de ce groupe de contact. Et le régime libyen a assuré lundi soir que des contacts étaient en cours entre des représentants de Tripoli et de Benghazi dans plusieurs capitales arabes et européennes, en particulier à Rome. M. Longuet a toutefois estimé que toutes les tentatives de médiation étaient "les bienvenues". "Si les diplomates m'apportent des solutions, je serai le plus heureux des hommes", a-t-il insisté, rappelant que cette interminable campagne libyenne coûtait à la France environ "un million d'euros par jour".