« La situation actuelle exige des formules consensuelles entre les acteurs politiques et sociaux » De plus en plus proche du citoyen tunisien, Ettakatol ne cesse de sillonner le pays pour faire connaitre son programme. Avant-hier, ses adhérents étaient nombreux à assister à Nabeul à la réunion de présentation des 100 propositions de ce parti centriste. Abdellatif Abid, membre du bureau politique du Forum démocratique pour le travail et les libertés qui animé les débats a bien voulu avec ses petites phrases simples et rationnelles nous parler de la conjoncture politique actuelle dans le pays, de haute instance, du rôle de son parti et de ses ambitions futures Le Temps : Tout d'abord, quelle est la stratégie de votre parti pour mieux connaitre son programme ? Abdellatif Abid : Notre programme se décline en 100 propositions pour construire la Tunisie de demain. Nous avons entamé des visites à travers le pays en vue de débattre avec nos sections des propositions du programme de notre parti. Nous organisons des réunions et des tables rondes avec nos adhérents qui sont appelés à nous présenter leurs suggestions et leur vision des choses. Ceci de nous permettre de prendre en considération leurs observations et de faire les retouches nécessaires avant les élections de la Constituante Comment jugez-vous la situation actuelle du pays ? Nous passons par une conjoncture très délicate en raison de la situation politique et sécuritaire très fragile avec des dépassements sécuritaires et des partis pris médiatiques. Ceci sans oublier la situation précaire le long de nos frontières et la dégradation considérable de la situation économique et sociale dans le pays, notamment par une forte progression du taux de chômage et la hausse des prix. Notre révolution a suscité beaucoup d'enthousiasme et d'attentes parmi la population tunisienne. Faute d'améliorations concrètes en matière économique et de sécurité, le soutien envers la révolution peut vite s'essouffler, et laisser la place aux sentiments de désillusion et de déception C'est donc assez chaud … Comme vous le constatez, on assiste à un été politique très chaud du fait de l'augmentation de la tension politique et le conflit sans cesse entre les partis à la veille des élections de la constituante. Nous pensons que la situation actuelle exige des formules consensuelles entre les acteurs politiques et sociaux dans leurs différentes positions et la restauration d'un dialogue direct, constructif et responsable avec l'organisation de rencontre de concertation ouverte réunissant les différents partis afin d'établir un plan consensuel national. Nous devrons conjuguer nos efforts pour que les élections "soient à la hauteur des sacrifices des martyrs de la révolution et des attentes du peuple tunisien Et si vous ne parlez de votre rapprochement du parti El Amel Ettounsi ? Nous essayons toujours de dialoguer avec les partis. Nous venons d'organiser une réunion avec le parti travailliste tunisien d'Abdeljalil Bédoui qui s'est concrétisée par la diffusion d'un communiqué stipulant que les deux partis s'engagent à collaborer et à coordonner leurs efforts en vue d'élaborer un programme économique et social pour la prochaine étape. D'autres contacts auront lieu avec d'autres partis en vue des prochaines élections. D'ailleurs nous avons commencé à fixer les listes des représentants d'Ettakatol aux élections de la constituante. Comment doit se faire le financement des partis ? Un parti politique, pour pouvoir réaliser son programme, avoir des élus dans toute la République se doit de disposer de moyens financiers. Ces moyens ne provenant que des membres et des donateurs et non des entreprises. Nous sommes contre tout financement étranger direct ou indirect. Nous militons pour la transparence afin que l'activité politique reste saine. Comment jugez-vous le rendement de la haute instance ? La haute instance vit des moments difficiles avec le retrait de certains partis. Chose qui ne facilite pas son travail. La situation s'est compliquée avec le boycottage de cette instance par les journalistes lors de la dernière partie de la séance d'avant-hier en signe des altercations verbales qui ont eu lieu entre les journalistes et des membres de l'Instance. Et si vous nous présenter votre vision économique ? Notre objectif est de construire une économie solide et solidaire pour relancer notre compétitivité avec l'encouragement de l'investissement privé et étranger favorisant la relance économique, l'emploi et la fructification de la richesse avec une amélioration du quotidien des tunisiens notamment les ouvriers, les fellahs et les chômeurs tout en luttant contre la pauvreté et la précarité. Nous sommes un parti socialiste, démocrate et centriste qui veut réussir dans un projet de société juste pour une vie digne. Finalement quelles sont les ambitions politiques d'Ettakatol ? Notre souhait est de collaborer efficacement dans réussite de la transition démocratique dans le pays. Dans cette nouvelle page de la Tunisie, nous envisageons de jouer un grand rôle aussi bien lors des élections de la constituante que dans la formation du gouvernement et de la présidence. Le bien être et le bonheur du citoyen tunisien sera nos seuls objectifs. C'est pour quoi nous apportons des réponses à la crise des valeurs que nous vivons tout en mobilisant nos adhérents à notre programme qui répond tout à fait aux attentes du peuple tunisien