Décidément, l'Etoile Sportive du Sahel vit ces derniers temps une période inhabituelle de son histoire. Le club phare du Sahel dont on connait depuis sa création en 1925 stabilité, pondération et modération est aujourd'hui dans la tourmente. Le club, il faut le dire, est en proie à des luttes intestines nées surtout de la période de présidence de Moëz Driss. Un climat lourd pour ne pas dire malsain s'est depuis installé dans et autour du club. Le passage relativement assez court de Hamed Kamoun a vu les animosités s'accumuler au point que l'image de marque du club s'est trouvée écornée et a provoqué des coups de chaud sur les journaux surtout. "Triste tableau", lance l'autre jour un étoiliste de la vieille époque en assistant à l'assemblée extraordinaire tenue le 2 Août. Ces propos résument si besoin est toute l'inquiétude des vrais supporteurs de l'Etoile qui de surcroît ne semblent pas admettre voire tolérer ces abus. Cette assemblée qui a été ajournée au 10 du mois pour quorum non atteint semble avoir remué le feu sous la cendre. Et pour cause! Les amendements aux statuts du club préconisés ont fortement déplu à quelques adhérents présents. Ceux-ci trouvent que les articles 25, 36 et 37 est une consécration légalisée du pouvoir que veut perpétuer une partie des composantes de l'Etoile. Un nom est revenu souvent pour dire qu'il est "l'instigateur de la manoeuvre". L'opposition farouche semble gagner du terrain... "A malin, malin et demi". Me Abdeljélil Bouraoui, ancien président de l'Etoile et actuellement en charge de la commission de la rédaction du projet des nouveaux statuts, a eu du mal à contenir la furia des adhérents. Ceux-ci exigent l'annulation pure et simple des articles contestés notamment ceux se rapportant à la création du"Haut Comité de Soutien", un appareil dont "voudrait se servir une minorité pour exercer une hégémonie sur l'Etoile par le biais d'un comité directeur demeurant à la merci de l'application des termes des articles proposés au vote (...)", selon une interprétation d'un adhérent un peu trop enthousiasmé qui renchérit :"Ils ne nous duperont pas si facilement". Au lendemain de cette AG, les esprits s'échauffent davantage autour du club. Partout où l'on se rend dans la ville de Sousse, on ne parle que de "manoeuvres" et de "plans diaboliques". Parallèlement aux discussions qui alimentent les différents cercles des étoilistes, les interventions sur les antennes de deux radios des deux parties diamétralement opposées. Moëz Driss, le prédecesseur de Hamed Kamoun déclare solennellement que "trois des anciens présidents (Ndlr: Dr Hamed Karoui, Hamadi Mestiri et M. Driss) n'ont pas été consultés pour émettre un avis sur la création d'une structure à laquelle selon les textes proposés ils doivent appartenir, le Comité de Soutien". Driss précise que les trois anciens présidents "s'opposent à la création de ce comité tel qu'envisagé par le projet des nouveaux statuts du club". Voilà qui est clair. Illico presto, O. Jenayah réagit sur les antennes d'une autre radio: "Les nouveaux statuts ont été rédigés par une commission compétente composée de juristes. Ils ne m'ont pas confectionné du sur mesure".Les adhérents et les supporteurs du club ne lâchent pas prise. Ils comptent organiser ce soir à 22 heures un rassemblement de toutes les cellules de l'Etoile opérationnelles dans toute la République pour "discuter et recueillir les avis des supporteurs quant au nouveau projet des statuts de l'Etoile". Le rendez-vous est donné à la Maison des Jeunes de la Cité Erriadh à Sousse. Mounir EL GAIED Allani [email protected] andalib [email protected]