S'agit-il d'un suicide ou d'un meurtre ? Pour les enquêteurs de la police judiciaire, le suicide serait l'hypothèse la plus plausible. Les seuls indices militant en faveur de la seconde éventualité, non précise-t-on, ne sont pas considérés comme élément suffisamment convaincants. A savoir, quelques égratignures sur la joue gauche du cadavre, un léger bobo au niveau du nez et un filet de sans émanant de la bouche… Seul le rapport d'autopsie, non encore soumis au juge d'instruction, permettra de dissiper tout équivoque et d'établir les causes et circonstances précises de la mort. Comme les petits artisans Maintenant, zoom sur les faits… La victime, 33 ans, père de deux enfants en bas âge, gagne tant bien que mal sa vie grâce aux maigres ressources que son modeste atelier de menuiserie, enjambant son domicile à El Alia. La monotonie de son train-train quotidien va être dramatiquement brisée le jour où il reçoit une commande « soulageante et profitable ». Il est ainsi invité par le client à passer chez lui pour prendre les mesures appropriées aux placards et autres pièces à confectionner. Sitôt, sa mission accomplie et l'acompte réglé rubis sur l'ongle, l'artisan regagne joyeusement ses bases, se frottant les mains d'avoir conquis ce marché si intéressant. Comme une traînée de poudre Mais… coup de théâtre ! Voilà qu'il apprend l'assommante nouvelle. Oui, le protagoniste est accusé par ses nouveaux clients d'avoir « chipé » la rondelette somme de cinq cent dinars lors de son passage chez eux. A tort ou à raison. On n'en sait rien encore. Sauf qu'aucune présomption, selon les enquêteurs, ne pèse sur l'artisan. Et que les prétendues victimes n'ont même pas déposé plainte contre le prétend mis en cause. N'empêche que la nouvelle du larcin s'est vite répandue comme une traînée de poudre, mettant le menuisier dans de sales draps et le discréditant auprès de sa clientèle potentielle. Chamaillerie, à n'en plus finir Et… inévitablement, la femme du menuisier, a été parmi, les premiers à avoir appris la scandaleuse et honteuse nouvelle. Bouleversée par l'accusation, prise, les yeux fermés pour une réelle culpabilité, la dame ne manque pas d'accueillir le maître des lieux en disgrâce par une explosion de colère et une chamaillerie, ayant failli dégénérer et échauffourées… Après avoir vainement tenté de lui tirer brutalement les verres du nez, la dame, épuisée, s'est prêtée à quelques petites heures de somme, faisant, pour la circonstance, chambre à part. Le lendemain, à l'aube, elle s'est réveillée, fraîche et disposé, pour entamer la deuxième manche de la querelle inachevée… Mais, elle ne savait pas alors que le combat avait déjà cessé, faute de combattant. Mort de honte En ouvrant la porte où l'homme s'était isolé, la belligérante fait la découverte macabre, dans le plus grand affolement. Elle découvre son mari, étendu sur le parquet. Il était visiblement inanimé… Appelé à la rescousse, le père de la dame, intervient tout de suite pour faire examiner l'infortuné par un des médecins de la cité. Celui-ci ne met pas longtemps pour annoncer la tragique conclusion. A l'intérieur de l'atelier de menuiserie attenant, l'on découvre par terre un sachet de raticide sans contenu ainsi qu'un verre portant les traces du même produit. L'instruction judiciaire suit activement son cours au parquet de Bizerte.