Le Temps-Agences - Le Premier ministre libanais approuve le principe d'une réunion sur le Liban suggérée par la France, mais il n'en attend rien de déterminant. "Ce sera une rencontre de responsables de second niveau, si l'on peut dire, et il n'y aura pas d'attente extrêmement exagérée", a déclaré Fouad Siniora à la presse après un déjeuner de travail avec le président Nicolas Sarkozy à l'Elysée. "Il faut (...) considérer cette rencontre à sa juste valeur. Bien évidemment elle est extrêmement importante", a ajouté le Premier ministre, dont les propos étaient traduits de l'arabe. A l'initiative du chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, une réunion entre représentants de la société civile et de partis politiques libanais a été prévue à Paris. David Martinon, porte-parole de Nicolas Sarkozy, a précisé qu'aucune date n'avait été arrêtée. "La réflexion se poursuit sur la question de l'organisation et des modalités du dialogue interlibanais, seul à même de rétablir le calme et de permettre le retour à l'apaisement", a-t-il dit à la presse. Fouad Siniora, qui rencontrait Nicolas Sarkozy pour la première fois depuis son accession à l'Elysée, a dit que son pays appuyait "toutes les tentatives que la France a faites afin de réunir les Libanais, afin d'instaurer le dialogue, afin de rapprocher les points de vue et de s'éloigner des crispations que nous avons pu constater (...) Nous apprécions tout cela". En réponse à la question d'un journaliste, le Premier ministre a précisé que la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice, qu'il a rencontrée dans la matinée à Paris, ne voyait aucun inconvénient à cette rencontre. La crise politique fait rage depuis sept mois au Liban, où le gouvernement antisyrien de Siniora appuyé par l'Occident est pris dans un conflit avec l'opposition dominée par le Hezbollah et ébranlé par une série d'attentats à la bombe ainsi que des affrontements armés avec des islamistes inspirés d'Al Qaïda. Le cabinet de Fouad Siniora a décidé de demander au Conseil de sécurité de l'Onu de prolonger de douze mois le mandat de la Finul, qui expire en août. Les 13.000 casques bleus opèrent aux côtés de 15.000 soldats libanais envoyés dans le Sud après la fin de la guerre de juillet-août 2006. Depuis sa création en 1978, la force de paix a perdu 266 hommes au Liban. Interrogé sur la sécurité de ces derniers, Fouad Siniora a répondu que la fermeté devait être de mise face au "terrorisme". "Nous avions dit qu'il n'y aurait pas de concession, qu'il n'y aurait pas de retour en arrière et pas de recul", a-t-il déclaré. "Tous les Etats membres de la Finul sont fermes sur leurs positions, personne ne cédera devant le terrorisme". Les 29 états membres de la force de paix "vont faire face à toutes les tentatives de déstabilisation", a-t-il prédit, et ce "quels que soient les efforts de tous ceux qui essaient de faire peur aux forces de la Finul". Selon David Martinon, Nicolas Sarkozy a confirmé à son hôte "l'engagement de la France au sein de la Finul, qui fait un excellent travail au Sud pour la stabilisation de cette région". En recevant Fouad Siniora, le président français confirme son appui aux autorités libanaises, dans le sillage de Jacques Chirac qui en avait fait une des priorités de sa fin de mandat. "Il a souhaité par ce geste redire le soutien de la République française à Fouad Siniora dont il a dit qu'il était le représentant des institutions libanaises légitime", a dit David Martinon. Pour le pays du Cèdre, "les Français seront des amis inconditionnels, francs et désintéressés", a-t-il ajouté.