On peut ne pas apprécier, considérer que la représentation de Dieu en bande-dessinée est un blasphème, être de l'autre bord, et ne pas voir les choses du même œil, sans toutefois basculer dans le fanatisme le plus exécrable, en appelant à la violence, exacerbant l'ire obscurantiste d'une frange d'individus, qui se croient investis d'une mission divine sur terre, et y vont, avec des sabots d'éléphants, se venger des pauvres mécréants que nous sommes, qui osons encore penser que Dieu est Amour. Sauf que justement, le fanatisme appelle la haine et l'absout, et foule aux pieds, tous les principes de liberté fondamentale et du respect de l'Autre. Il n'est donc point étonnant que la diffusion, vendredi soir sur la chaîne Nessma, du film iranien. « Persepolis » de Marjane Satrapi et Vincent Paronnoud ait été le prétexte d'une cabale, menée contre la chaîne, conduisant à un mot d'ordre, relayé sur Facebook, qui se résume à ceci : fermer cette télévision qui ose faire la « propagande » d'un film, qui montre la descente aux enfers d'un pays, ayant basculé, après sa Révolution, en une République islamique aux mains des « Ayatollahs », pas besoin de faire un dessin, tout le monde sait ce qu'il en est advenu. Un visage peu avenant à ce qu'il semble, que des milliers de téléspectateurs tunisiens, sur le point de voter « Ennahdha », risquaient de découvrir, leur donnant peut-être à réfléchir sur ce qui pourrait advenir justement sous nos latitudes, si jamais les islamistes prenaient le pouvoir. Alors, il paraît qu'Ennahdha n'a rien à voir avec les Salafistes Djihadistes, et qu'elle serait donc une alternative heureuse à cette menace, étant contre les excès et la violence. Contre, ou tout contre comme dirait l'autre ? En tout état de cause, la diffusion de « persepolis » a mis le feu aux poudres ? Jusqu'à la prochaine fois…