On passe à l'action. Avec « Atini Kari », l'école est devenue le lieu privilégié de la mobilisation citoyenne. En ces temps de responsabilisation citoyenne, la société « épi d'or » a inventé une action pour le moins instructive et pédagogique en réservant une ‘'petite'' cagnotte pour l'achat de quatre bus qui permettraient de transporter des écoliers dans des zones reculées du pays. Petit tour d'horizon sur une initiative qui pourrait bien en inspirer d'autres. Adapter son programme marketing aux exigences du moment, sans pour autant faire dans le lucratif, voilà le programme. Avec un slogan éloquent ''Atini Kari'', « épi d'or » a présenté depuis le mois de Ramadan les gestes à suivre en impliquant le ministère de l'éducation nationale et toutes les bonnes âmes tunisiennes, pour amasser en un temps record un montant issu de ses bénéfices sur les ventes des paquets de pâtes et d'une subvention alloué aux besoins de la cause pour acheter des bus pour le transport des écoliers issus des zones reculées. A l'heure où les entreprises se mettent en marche vers l'ère de la citoyenneté, la société « épi d'or » a préféré agir concrètement en créant cette action dédiée aux enfants. L'idée est de rendre accessible l'école et de prémunir nos têtes brunes et … blondes des aléas de la route et des dangers des intempéries.
Sur le chemin de l'école
La conférence de presse tenue, hier matin, au siège du Centre national d'innovation pédagogique et des recherches pour l'éducation a servi à décortiquer cette pratique pour valoriser l'école – Olfa Mallouli, la directrice marketing de la société « épi d'or » a annoncé que quatre minibus ont été jusque-là achetés et que ce n'est qu'un début pour eux puisqu'ils vont prendre contact avec d'autres sociétés et leur montrer le chemin à suivre pour aider les plus démunis sur leur chemin de l'école. « Cette action citoyenne était pour nous une réussite totale. Cela n'aurait pas été possible sans l'aide efficiente du ministère de l'éducation qui nous a ouvert ses portes et puis aussi sans la bonne volonté du citoyen tunisien, toujours présent quand il s'agit d'aider autrui. » commente –t-elle en exposant le bilan de cette action qui a permis d'amasser la somme de 472 mille dinars et de se procurer des minibus à raison de 118 mille dinars chacun. 500 élèves vont en profiter et quatre chauffeurs de bus ayant trouvé un emploi, également.
Des circuits à définir
Reste par la suite le problème de la gestion de ces minibus qui relève de la compétence du ministère de l'éducation. Le secrétaire de l'Etat, Hassen Annébi a laissé entendre que la tâche n'est pas aussi facile qu'on le croit car il était question pour eux d'opter pour les gouvernorats qui vont en profiter en premiers et puis aussi à concevoir des circuits adéquats pour le transport des écoliers. « La Tunisie dispose de 26 régions. Dans chaque région, ils sont quasiment 50 points qui ont besoin de bus. C'était la première difficulté qu'on a résolu en choisissant pour cette opération des zones reculées de Siliana, Sidi Bouzid, Jendouba et Kasserine. » dit-il en ajoutant « Dans chaque gouvernorat on a imaginé quatre circuits selon les priorités. » A titre indicatif le responsable du ministère de l'éducation, Mohamed tonne a indiqué que le circuit choisi pour le gouvernorat de Siliana dans la région de Hbabssia fera sa vadrouille quotidienne en allant chercher des écoliers de Ouled Hmed, Habes, Choucha, et Maajouza. A Sidi Bouzid, le circuit des minibus fera sept quartiers en déposant les enfants dans leurs écoles se situant loin de leurs lieux d'habitation entre 2 et 13 kilomètres. A Jendouba, le total du chemin à faire en bus est de 32 kilomètres. Cela est meilleur si l'heure du transport est dûment fixée à l'avance, comme c'est le cas au gouvernorat de Kasserine où le circuit quotidien du minibus fera du chemin entre les zones Sahraoui et Foussana. « Il va falloir maintenant recruter un autre chauffeur pour chaque région et augmenter encore plus les quantités de carburant allouées à ces gouvernorats par l'Etat. Sans oublier de miser sur le changement des mentalités des uns et des autres. Car on s'attend à des dépassements de tous genres suite à cette action citoyenne. » commente le responsable du ministère. Quoi qu'il en soit, on retiendra d'« Atini Kari » une action citoyenne, éventuellement visionnaire, en tout cas tournée vers l'avenir et le bien-être d'enfants sur le chemin de l'école. « Epi d'or » qui en a gagné au niveau de son image n'en serait pas moins gagnante si cette action citoyenne se soldera sur les lèvres des petits qui vont en profiter, en sourires et en éclats de rire. Que demander de plus.