Quand au début de l'année qui commence à se coucher notre football était arrêté dans ses compteurs, pour les raisons que tout le monde connaît, et, quand les joueurs de l'équipe première du Stade Tunisien, faisaient la grève, Patrick Liewig, à l'époque, entraîneur principal du club du Bardo, n'avait jamais suspendu son boulot. On se souvient bien : il avait convoqué certains jeunes du vivier, d'abord pour que le club continue de vivre malgré toutes les difficultés qu'il traversait, et, surtout pour s'arrêter sur la vraie qualité de certains présumés espoirs, dont justement Mohamed Ben Ammar. Oui, celui là même qui a été auteur du but victorieux de son club, mercredi après midi face à l'Etoile Sportive du Sahel. Un but, quitte à nous seriner, somptueux que ce soit dans sa construction, ou dans sa finition. Comme un grand, il met au vent deux rivaux au terme d'une feinte très spectaculaire, dépasse un troisième, prend de vitesse un quatrième, et, du bout des crampons il glisse la balle au fond du sac. A vrai dire, ce joueur a surpris tous les observateurs. Aux répétitions générales, des actions comme celle de ce beau but, qui restera à jamais gravé dans sa mémoire, étant le premier d'une jeune carrière professionnelle qui se lève à peine, il en fait des tombereaux. Etant trop réservé, et, autant timide, on ne le croyait pas être capable d'un tel culot. De tous les jeunes montés avec lui, il est le seul à avoir saisi sa chance. Elève attentif, qui voulait relever un défi, d'abord, personnel, il avait appliqué toutes les consignes de ses coaches, Guillaume Denis compris, avec lequel, il avait peaufiné le volet explosivité. Avec le staff stadiste, il a poursuivi son développement, et, bien qu'il soit au tout début d'une carrière prometteuse, il est devenu une pièce maîtresse de l'équipe première stadiste. Son poste de prédilection n'a pas encore été déterminé, mais que ce soit, comme fer de lance, un peu derrière dans le couloir droit, ou, gauche il est très à l'aise. Assez costaud, disposant d'une bonne couverture, il est difficile de lui arracher une balle sans commettre une faute sur sa personne. Doté d'une maîtrise technique plutôt intéressante, il est capable de faire des gestes inattendus, étonnants. Du droit ou du gauche, sa qualité de frappe n'est pas banale, il sait quoi faire du ballon, et, où se positionner sur le terrain. Bref, ce garçon a une graine de champion en lui, malgré son jeune âge. Il a toutes les chances de devenir la fierté de sa localité, pourvu qu'il soit encore plus réceptif, qu'il travaille encore plus. Au club, et particulièrement au docteur Enneïfer, d'accompagner attentivement ce jeune, aux fins d'optimiser ses performances, car, du haut de ses vingt piges, il a tout d'un grand.