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Les experts comptables jettent l'éponge
Face aux intimidations et aux menaces subies comme administrateurs judiciaires

Un nouveau cri de détresse, de désarroi et d'alarme qui vient d'être lancé par l'Ordre des Experts Comptables de Tunisie, ceci en l'espace de quelques mois où ils avaient déjà sonné la charge au cours du mois de juillet dernier. Cela fait « suite aux sérieux problèmes et aux entraves rencontrées par certains membres de l'Ordre désignés administrateurs judiciaires dans l'exercice de leurs fonctions ».
N'ayant plus d'alternative, les experts comptables, parmi ceux qui ont été désignés comme administrateurs judiciaires à la tête des entreprises appartenant aux membres des anciens clans des familles Ben Ali et Trabelsi, et face aux intimidations, aux harcèlements et même les violences auxquelles ils ont été exposés, ils se sont adressés aux médias pour leur faire part de ce qu'ils sont en train d'endurer et d' une conférence de presse au siège de l'OEC. Une conférence de presse qui a été assez pleine de témoignages, mais aussi riche en enseignements.

Les résidus du régime déchu

En effet, et à travers ce que plusieurs experts comptables ont révélé sur ce qu'ils endurent au quotidien à la tête des entreprises qu'ils dirigent ‘provisoirement', deux faits sont à mentionner : tout d'abord l'absence de tout interlocuteur, notamment du côté du gouvernement provisoire, du côté des instances temporaires autant que celui du ministère de la Justice, et puis la survie de ce que les experts comptables ont appelé les « résidus du régime déchu », et qui semblent contrôler encore pas mal de centres de décisions, qui sont encore capables de mijoter et de fomenter des troubles. Autre constat non moins important c'est celui de l'absence de toutes formes de sécurité. Ayant à ses côtés Ridha Ouhimi, président du conseil régional de Tunis et Raouf Ghorbel président du Conseil régional de Sfax, Mohamed Néji Hergli, Président du conseil national a récité un communiqué de l'Ordre. « On nous a confié la gestion provisoire de plus de 200 entreprises appartenant aux familles du président déchu. Il s'agit d'entreprises dont les fonds de roulement dépassent les 5000 millions de dinars (5 Milliards de dinars) et qui assurent l'emploi de plus de 200 mille personnes. Nous avons répondu à cette responsabilité dans un élan et un devoir purement patriotique, pensant dans la foulée que la durée ne pouvait dépasser quelques mois. Aujourd'hui, on se rend compte de l'impossibilité à poursuivre cette mission. Devant l'absence totale de toute sorte de sécurité, un bon nombre d'experts comptables assignés comme administrateurs judiciaires jettent l'éponge. Nous publions ici un rappel d'un premier communiqué du 6 juillet dernier, expliquant notre position par rapport à ce qui est en train de se passer un peu partout ». Dans ce communiqué, le président de l'ordre des experts comptables rappelle « que les experts comptables ont répondu présents lorsqu'ils ont été sollicités pour jouer un rôle dans des conditions difficiles et parfois impossibles, loin de tout profit. Par contre, beaucoup parmi ceux qui ont profité des largesses de l'ancien régime, et qui semblent être encore influents, ont dépassé les limites en s'attaquant directement, physiquement et verbalement, à certains administrateurs judiciaires. Certains d'entre eux ont été la cible de campagnes médiatiques diffamatoires mettant en doute leur intégrité et leur compétence ». Face à ces intimidations « les experts comptables se sentent déçus, surtout qu'ils se sont retrouvés dans des situations face aux ‘forces du mal' sans aucune protection et surtout ignorés par les autorités de tutelle », ainsi « et face à ce que nous avons rencontré et afin de préserver la dignité des membres du Conseil, nous appelons à une intervention rapide afin que l'on garantisse le minimum de sécurité et afin de pouvoir assurer nos responsabilités et sécuriser nos biens. Dans le cas d'absence de cette sécurité, nous pourrons nous trouver dans une situation ou nous risquons d'être obligés de laisser tomber ces missions dont nos membres sont chargés d'en assurer le suivi ». Un ultimatum de trois semaines est ainsi lancé, après lequel les experts comptables menacent de démissionner massivement de leurs responsabilités. Il ne s'agit nullement « d'une réponse par rapport à ce qui a paru sur les colonnes de certains journaux de la place, ni d'un bras de fer à engager avec les autorités de tutelle » a encore mentionné Mohamed Néji Hergli, mais « plutôt un cri de détresse et un appel à nous garantir un minimum de sécurité nous permettant de poursuivre les missions qui nous étaient assignées ». Ceux auxquels on lance cet appel sont essentiellement le ministère des Domaines de l'Etat, le ministère de la Justice ainsi que les autres commissions ad-hoc créées après le 14 janvier, notamment la Commission d'Expropriation.

Un administrateur malmené !

Brandissant un ordinateur portable broyé, Jawhar Taktak, expert comptable nommé administrateur judiciaire à la tête de l'une des entreprises appartenant au clan déchu, notamment celle appartenant à Mohamed Naceur Trabelsi, a pu relater les épisodes de ce qu'il a vécu durant ces quelques derniers temps. Avançant qu'il n'a reçu aucun sou depuis quelques mois en guise de rétribution, l'expert comptable s'est indigné contre « les ministres qui vivent dans des tours d'ivoire. Leurs subalternes nous disent dans les réunions qu'ils ne disposent pas de ministres, alors à qui doit-on s'adresser ? Alors qu'une mafia ne cesse de nous poursuivre et de nous intimider quotidiennement. Lorsque cette ‘mafia' m'a attaqué, je me suis adressé au poste de la police et j'ai demandé au plus haut responsable d'assurer ma sécurité, il a répliqué ‘il faut d'abord que je réussisse à assurer la mienne' ! Je demande à l'ordre des experts comptables de nous assurer la sécurité, sinon voilà ma carte professionnelle, je ne veux plus risquer ma vie. Qui puisse me garantir que je serais encore en vie dans trois semaines ? On veut une solution maintenant » ! « Nous exerçons selon des mesures exceptionnelles, nous avons donc besoin d'une réglementation et d'une attention exceptionnelles. Nous sommes des auxiliaires de justice et essayons d'aider ces entreprises qui connaissent des difficultés financières et à préserver les postes d'emploi qu'ils offrent ». Mais la donne a complètement changé, « auparavant ces entreprises avaient un accès direct et illimité aux crédits, aujourd'hui nous peinons à faire signer un chèque ou assurer une simple transaction. Les responsables des banques laissaient largement ouverts les portes de leurs bureaux aux membres des familles déchus, sont brusquement devenus aujourd'hui experts en matière judiciaire et contestent même les décisions des juges. Cette situation ne peut plus durer » laissent entendre les experts comptables. Plus d'un membre de l'ordre a déjà renoncé à sa carte professionnelle, refusant dans la foulée aux missions auxquels ils ont été assignés. Entretemps un sentiment d'insécurité se dégage et hante les esprits d'un jour à l'autre ; à savoir l'anarchie qui ne cesse de gagner du terrain et les risques deviennent de plus en plus graves. Les membres de l'Assemblée Constituante peuvent continuer à dormir sur leurs lauriers.
Haykel Tlili
sihem


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