La Tunisie de Marzouki et Jebali (ou l'inverse) parle mieux qu'elle n'agit. Et la Constituante fait pire : elle parle, mais n'agit pas. Le paysage politique tunisien est d'ores et déjà contrasté avec un gouvernement qui a du mal à se positionner et à prendre les rênes du pouvoir ; un président encore confondu dans ses lubies idéologiques et qui fera cavalier seul – c'est dans sa nature, il ne saurait faire de la figuration – et un syndicat qui « change de têtes », va un peu plus à gauche – question de dialectique – mais qui reste suspendu au mouvement des lèvres de ses congélateurs idéologiques. Pour autant, les gradations doctrinales – oui toujours les mêmes ! – les idéologies – c'est relativement nouveau – annoncent le retour du « tout politique », tribut de la démocratie mais tribut qui se paiera lourd si aucune stratégie économique claire ne se dégage, et si le gouvernement Jebali (qui a abdiqué face au diktat émirati en renonçant à un grand spécialiste en économie) n'apporte pas des ébauches de solutions aux problèmes urgents, plutôt que de se perdre dans des promesses surréalistes du style : 4,5% de croissance ou les 400 mille emplois promis l'espace d'une année. Un régime modérément islamiste – n'est-ce pas l'objectif suprême ? – doit commencer par la croissance et les équilibres sociaux et macro-économiques. C'est par là qu'a commencé la Turquie islamiste qui fascine tant le Cheikh nahdhaoui suprême. Elle n'a pas commencé par l'idéologie, ni même évoqué ne serait-ce que l'ombre d'un sixième califat : son objectif était l'Union Européenne et elle y parviendra… Or, pour nous, aujourd'hui, au-delà des paroles d'apaisement de Jebali, il faut passer aux actes. Et, pour commencer, juguler, éradiquer, annuler ces sit-in sauvages ; protéger les chefs d'entreprises (un peu trop diabolisés) et les entreprises nationales. Ali Laraïedh a bien dit que l'ordre veillera au développement économique, c'est-à-dire qu'il veillera aussi au bon fonctionnement du tissu entrepreneurial et économique. Et bien sûr l'irascible UGTT, qui entend sortir de sa logique contractuelle pour faire le contrepoids à Ennahdha, a riposté par quelques avertissements. Il ne faut pas se laisser intimider… Raouf KHALSI t toi jamel sami Lepecheur Lepecheur daassi beledna Mourad Vous dites M. Khalsi : "Et, pour commencer, juguler, éradiquer, annuler ces sit-in sauvages ; protéger les chefs d'entreprises (un peu trop diabolisés) et les entreprises nationales". Je vais garder en mémoire ce souhait et j'attendrais votre prochaine réaction et je suis sûr que dès que le gouvernement prenne décision ferme à l'encontre des sit-in, ça sera surement : eh ben voilà les islamistes sont des dictateurs!! Lepecheur sihem