En association avec le Famex, le Fonds d'accès aux marchés extérieurs, l'ambassade des Etats Unis d'Amérique organise le « Doing Business with teh USA, Roadshow ». Un événement qui aura lieu respectivement à Tunis, à Siliana et à Sfax. Pour son premier rendez-vous, ayant eu lieu à la Maison de l‘Exportateur, ce road show a offert à une panoplie d'entrepreneurs tunisiens, dont un certain nombre déjà actif sur le marché américain, le droit à une énième présentation du marché américain ainsi qu'aux conditions requises pour mieux y accéder par Bill Jackson, représentant du Generalized System of Preferences (le système de préférences généralisées). A travers sa présentation, le spécialiste américain a essayé de rapprocher et de vulgariser au maximum les meilleures pratiques à suivre afin de se frayer un chemin dans un des marchés les plus concurrentiels de la planète. Pour tout chef d'entreprise intéressé de travailler sur le marché américain, une panoplie d'information est à prendre avec le plus sérieux possible. Car il s'agit d'un marché grandiose de plus de 300 millions de consommateurs (55 fois la Tunisie), qui capitalise du PIB mondial, avec un revenu de 46 mille dollars par habitant. 78.2% du PIB des Etats Unis est assuré par les services, contre 2.6% l'est par l'agriculture. La montée de la Chine a provoqué un certain déclin du secteur industriel américain et ses taux de croissance, ceci n'a pourtant pas affecté l'aspect promoteur des Etats Unis de la libéralisation du commerce, puisque les E.U contribuent toujours à hauteur de 16.1% des exportations mondiales. Et c'est notamment à travers plusieurs accords de libres échanges que les Etats Unis ont signé avec un nombre de pays, ce qui a contribué de maintenir les flux d'échanges assez importants. Car ce marché géant absorbe plus de 16 mille nouveaux produits par, d'une durée moyenne de vie de pas plus que deux ans. Et c'est aux 450 chaînes de distributions alimentaires que les opérateurs tunisiens devront se tourner, étant donné que 82% des produits sont achetés dans ces chaînes, outre près d'un million de restaurants à travers le pays. Les opérateurs tunisiens, insistent encore les conseillers, devront surtout mettre l'accent sur des produits en vogue sur le marché américain.3 à leur tête on trouve les produits bio et naturels, le No Salt, soit des produits qui contiennent un indice glycémique bas, ainsi que toutes les nouvelles saveurs, comme les goûts exotiques tels que le Myrtille, la grenade, le mangoustan, etc. Des échanges dérisoires ! Il faut dire que les échanges tuniso-américains ne remontent pas encore à ce niveau espéré entre deux nations dont les relations diplomatiques remontent à plus de deux siècles. N'empêche que le taux de croissance des exportations tunisiennes durant la période 2004-2008 a enregistré une embellie de 30%. La Tunisie, en dépit de ce score, n'est que le 94ème client des Etats Unis, située entre le Maroc (86ème) et la Syrie (97ème), sur 228 pays et territoires classés. N'étant pas un partenaire économique des classiques, les exportations tunisiennes sont réellement à revaloriser, étant donné qu'elles ne représentent que 1.67% des exportations totales tunisiennes et qui sont essentiellement composées de produits agro-alimentaire, de bijoux et de textile. Les produits agroalimentaires, qui représentent la plus importante part de ces exportations, dépendent à leur tour de la prépondérance de la production de l'huile d'olive et de ses exportations, ce qui explique cette part de marché assez faible malgré le statut de quatrième exportateur mondial. L'huile d'olive ainsi que les autres produits à exporter sur ce marché américain souffrent du manque de visibilité et surtout de l'absence de communication générique. Et ceci étant malgré les nombreux points encourageants qui caractérisent un marché américain à énorme solvabilité, qui manifeste l'intérêt pour les produits de qualité et qui est toujours avide de nouveautés. Sans que cela n'exclue les risques réglementaires et contractuels qui le caractérisent, ajoutons à cela la grave crise économique qui n'a pas empêché la montée perpétuelle de la production américaine. Ou placer les produits tunisiens ? Dans l'objectif d'exporter vers les Etats Unis, tisser des liens avec des opérateurs sur place et nouer perpétuellement de nouveaux contacts, les conseillers indiquent toujours qu'il faut tout d'abord maîtriser l'anglais. Mais il faut aussi bien préparer ses supports marketing (vidéo et sur Internet) ainsi que le devoir de faire appel à des experts marketing spécialisés pour élaborer les études de marché. Tout ceci afin de bien vendre son produit à un agent qui va lui-même le revendre. Mais tout ceci reste plutôt une fée. Car sur le terrain, les difficultés sans cesse rencontrées par les opérateurs tunisiens désireux d'accentuer les échanges entre les deux pays se heurtent à un ensemble de difficultés, à leur tête l'inexistence de tous liens directes, maritimes ou aériens entre la Tunisie et les Etats Unis. Un produit tunisien qui pour atteindre une boutique aux Etats Unis, doit transférer par un pays tiers, perdrait toute sa compétitivité, notamment au niveau du rapport qualité /prix pour se trouver une place sous le soleil américain. Les responsables des deux pays doivent repenser les mécanismes de coopération entre les deux pays, car en dépit des bonnes intentions des uns et des autres encore très peu est réalisé sur le terrain. On n'a cessé de parler de l'accord de l'Open Sky entre les deux pays, un pas, qui serait au cas où il est devenu d'actualité, se considérerait comme un grand exploit, étant donné qu'il permettra la promotion du tourisme entre les deux pays. Un autre point sur lequel on n'a cessé d'insister est celui de l'accord de libre échange. Lors de sa récente visite à Tunis, Joseph Lieberman, le congressman américain avait déclaré que « cet accord de libre échange serait un message fort pour enraciner la coopération entre les deux pays et pour affirmer les bonnes intentions d'une coopération qui bénéficierait aux opérateurs dans les deux pays ». Tout cela, manque encore de volonté et de concrétisation.