A une autre époque, la célébration de l'anniversaire de la Révolution tunisienne, le 14 janvier, aurait coïncidé avec celle du nouvel an traditionnel, dit le nouvel an berbère ou amazigh, encore fêté , avec une certaine pompe, au niveau populaire, plus particulièrement, chez les communautés berbères ou amazigh, notamment en Algérie et au Maroc, le 13 et le 14 janvier. Dans le calendrier amazigh traditionnel, le premier mois s'appelle ‘'ienayer'', c'est-à-dire le premier mois (yen veut dire ‘'un'' et ‘'ayer'' veut dire mois et lune. Le jour du nouvel an berbère est appelé également ‘' la porte de l'année ( taggourt assagasse), ou encore ‘'la tête de l'année'' (idh assagasse), comme en arabe ‘' ras essana'', et en hébreu (roch hachana). A vrai dire, ‘'ras'' signifie, dans ce contexte, chef. Or, la tête s'appelle, aussi chef en français.. L'année 2012 dans le calendrier grégorien mondialement adopté coïncide avec l'année 2962 dans le calendrier berbère, ce qui illustre l'ancienneté de l'évènement et son enracinement chez les ancêtres des berbères. Selon, certains spécialistes, il marquerait une victoire éclatante contre un pharaon de l'ancienne Egypte, près de la ville algérienne de Tlemcen, Ramsès trois ou son prédécesseur, en 950 avant JC..Cette victoire avait été accompagnée par une année pluvieuse et très bonne sur le plan de la production agricole, après des années de sécheresse, ce qui expliquerait l'importance de l'alimentation dans la célébration de la fête. Les gens préparaient divers mets dont un couscous ordinaire aux légumes et une autre espèce de couscous appelé ‘'grand couscous'' (bersexou), encore employé dans le Sud tunisien sous l'appellation ‘'barcouqche''. Cette préparation culinaire est signalée dans certains anciens livres grecs, comme étant la première préparation culinaire de l'histoire humaine qu'une certaine femme aurait offerte à la divinité grecque de la terre et de l'agriculture Déméter, en guise d'hospitalité, ce qui infirme l'idée selon laquelle cette déesse aurait inventé l'art de la culture de la terre qu'elle aurait ensuite appris aux hommes. Ces anciens livres grecs appellent la préparation par son nom originel, soit ‘'couscous' ou ‘'ksouksou''. Il est vraiment étonnant que la première année de la Révolution tunisienne, en 2011, a été marquée par des pluies abondantes et une bonne saison agricole, après une sécheresse. Toutefois, selon un spécialiste, les correspondances et les conjonctions sont plus profondes, car, à l'origine, le nouvel an chez les divers groupes humains marque un changement au niveau du pouvoir et de la direction politique du groupe. Initialement, il n'y avait ^pas de nouvel an fixe, mais les communautés humaines avaient appris à changer de direction politique, ou de Rais, comme on dit en arabe, c'est-à-dire de chef et de guide, à une certaine période liée souvent à des phénomènes naturels, comme la période de chasse, ou des récoltes, ou encore la saison des pluies, ou à cause du vieillissement et de l'incapacité de l'ancien chef. Le changement était opéré sous plusieurs formes, comme le tirage au sort. Mais il revêtait aussi des formes violentes. L'ancien chef était mis à mort, par voie d'immolation rituelle ou enfermé, à jamais, dans une grotte .Il ignorait parfois la fin de son gouvernement, décidée sans lui, par un conseil. Ces coutumes sont à l'origine des diverses pratiques encore utilisées pour opérer les changements politiques, coup d'Etat, meurtres, révolutions populaires, élections. L'accès des rois au trône continue d'être célébré et marquer le jour du nouvel an. Il faut signaler, en outre, que le mot ‘'révolution ‘' signifie, aussi, en farçais, le tour, et la fin d'une période et d'un cycle, de sorte que les tyrans et les despotes modernes comme les anciens présidents arabes déchus dont le tunisien Ben Ali étaient coupables de n'avoir pas respecté le temps assigné à leur tour au pouvoir.