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La confrontation de deux modèles de société !
Caïd Essebsi - Ennahdha :
Publié dans Le Temps le 29 - 01 - 2012

Par Khaled Guezmir - Qu'est-ce qui fait courir M.Béji Caïd Essebsi à l'âge de 85 ans !
Est-ce l'ambition de boucler la boucle à Carthage… quoi de plus légitime ! Est-ce le virus de la politique pour tous ceux qui ont goûté aux « saveurs » et aux honneurs du pouvoir depuis Alexandre et César. Ou est-ce la volonté de consolider, pour une fois et pour l'éternité, si possible, sur cette terre de l'Ifrikya, les soubassements d'un système politique démocratique véritable. Peut-être, le tout à la fois !
Mais commençons, d'abord, par définir ce qui est globalement admis comme le « système démocratique ».
Les fondements de ce système sont au niveau de l'essence même : La « liberté autonomie » ou ce que Jean Paul Sartre désigne par l'autodéterminisme et qui est lié à une certaine sacralité de l'individu physiquement et intellectuellement.
Puis la « liberté participation » celle qui définit les mécanismes de l'accès au pouvoir et celles qu'Aristote résume par ce haut degré de la citoyenneté, « élire et être élu ».
Ce premier niveau est codifiée par les politistes, par l'appellation : Démocratie libérale.
Les autres fondements ont pour vecteur l'idéologie démocratique, celle qui est mise en œuvre et protégée par le droit positif, les constitutions, les lois et les cours de justice et qui se matérialisent par la construction institutionnelle.
Des auteurs comme Samuel Hantington ne reconnaissent la légitimité des institutions que si elles sont, autonomes différenciées, et spécialisées pour accomplir les tâches pour lesquelles elles ont été créées. Ce qui revient à dire que les institutions doivent être capables de répondre à leurs vocations et non pas à servir les carrières personnelles des gouvernants et des hommes du pouvoir. A défaut de cela, les institutions deviennent des coquilles vides et sont mises « sous tutelle » du pouvoir exécutif et des gouvernants comme ce fut le cas dans les régimes de dictature arabe, tout au long du 20ème siècle et sous Ben Ali.
Si nous avons bien compris « l'appel » de Si Béji Caïd Essebsi, son ambition première serait de sauver notre jeune démocratie encore bien fragile, et de la protéger des nouvelles tentations hégémoniques portées par l'extrémisme et la violence. Pour cela, il exige de confirmer constitutionnellement et dans la pratique les mécanismes d'alternance au pouvoir sans lesquels il n'y a pas de démocratie, et de redonner vie et du service à une structure essentielle dans ce processus et qui a démontré largement ses preuves : « La Commission Supérieur des élections » qui a été dirigée de main de maître par M. Kamel Jendoubi.
Entre-temps, le gouvernement « Ennahdha » fait semblant de dormir en faisant la sourde oreille !
Il n'est pas pressé de remettre sur pieds cette structure qui a été pourtant à la base de sa légitimité même, en organisant de façon presque parfaite les élections du 23 octobre dernier.
Pire encore, aucune date, n'a été annoncée pour les futures élections et l'Assemblée constituante ne semble pas se presser elle même pour s'atteler à ce pourquoi elle a été créée : Rédiger une Constitution.
Habileté politique, opportunisme… on peut taxer l'initiative de l'ancien Premier ministre, de ce que l'on veut, mais personne ne peut lui reprocher de faire son métier, « la politique » et de marquer des points contre des adversaires qui s'y prêtent. Pour revenir à « Ennahdha » le fait de porter les débats sur le terrain religieux, en laissant faire les extrémistes, ne peut que lui apporter du tort et affaiblir la crédibilité de sa gouvernance. Beaucoup de gens commencent à douter de sa capacité d'adaptation ; d'un mouvement idéologique militant activiste d'opposition, à un parti de gouvernement capable de prendre en charge les exigences surchauffées des classes populaires et moyennes.
Pourtant, rien dans l'attitude de ses chefs notamment le Cheikh Rached Ghannouchi, ou ses cadres exécutifs n'indiquent clairement un virement vers l'absolutisme.
Au niveau économique, Ennahdha confirme son orientation libérale. N'a-t-on pas vu le Premier ministre Hamadi Jebali côte à côte avec le Cheikh Rached à la tribune de Davos !
Par ailleurs, Ennahdha récuse les appels à la manière forte puisqu'elle est même accusée de « mollesse » vis-à-vis des extrémistes salafistes et des perturbateurs sociaux.
Mais, alors, quelqu'un pourrait suggérer que M.Essebsi ne fait qu'enfoncer les portes ouvertes. Lui et Ennahdha c'est presque du « kif-kif », ou pareils au même. Détrompez vous il y a bien une différence et elle est de taille, puisqu'elle se situe sur le terrain historique et culturel. Si Béji veut sauvegarder deux bons siècles de réformisme tunisien depuis Ahmed Bey en passant par Kheïreddine, Bourguiba, Fadhel Ben Achour, Tahar Haddad et Farhat Hached. Alors qu' « Ennahdha » ne semble pas vouloir assumer les valeurs de sa propre dénomination : « Le réformisme libéral et démocratique musulman ». Finalement, « Ennahdha » qui veut dire « Renaissance » et qui symbolise toutes les luttes des mouvements réformistes musulmans du 19ème et 20ème siècles, ne semble pas prête encore à revendiquer fermement, la « modernisation » des cheikhs Mohamed Abdou, Tahar Ben Achour et Afghani comme étant dans les faits l'épine dorsale et la base même de son programme de gouvernement.
Pourquoi ? … sans doute, à cause des résidus psychologiques d'une certaine répression subie par les cadres et militants Nahdhaouis du temps de Bourguiba… ! D'où la confusion entre la « modernisation » qui doit être à la base même de leurs valeurs initiales et leur attachement à un certain conservatisme excessif qui les situent dans l'islamisme traditionnel de droite.
Chaude s'annonce la confrontation !
On y reviendra !


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