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Une thérapie de choc pour sauver le tourisme
Publié dans Le Temps le 03 - 02 - 2012

Par Hosni DJEMMALI - Dans l'industrie du tourisme, les années quatre-vingt dix ont été marquées par l'émergence de deux faits : la construction effrénée d'hôtels banals et sans âme, et le dérapage de la notion de service. S'en est suivie, avec le nouveau millénaire, une débandade financière.
Dans le business, tout s'explique et les faits, plus qu'ailleurs, sont têtus. Le constat est un réel motif d'inquiétude pour l'industrie du tourisme qui fait vivre deux millions de personnes et contribue à 7% du PIB.
Le tourisme en Tunisie est au bord de l'agonie et il a besoin d'une thérapie d'urgence, d'une mesure forte.
Pour faire rebondir l'économie touristique, il n'est pas de remède miracle. Le secteur a besoin, indéniablement, d'un électrochoc. Depuis plus de dix ans, les ministres du tourisme se succèdent, gesticulent, avancent à tâtons en utilisant les mêmes recettes. Ils obtiennent tous des résultats identiques, c'est-à-dire décevants. Aucun ne propose d'autres alternatives que cette politique amorphe.
Pourquoi ? Parce qu'on se refuse d'affronter les vrais problèmes qui font mal. Parce que les solutions sont politiquement difficiles à envisager. Adepte du «pas de vagues», on parle alors de diversification du produit, d'amélioration du service et de qualité de clientèle et d'abandon de la politique de bas prix.
L'hôtellerie est minée par sa lourde dette. Pour que l'on puisse aborder tous ces aspects, certes importants, il faut d'abord passer par l'assainissement financier des établissements hôteliers.
Seul, un «choc financier» peut redonner à l'hôtellerie sa compétitivité .
Avec quels moyens un hôtelier peut-il envisager d'améliorer la qualité de son service alors qu'aujourd'hui il est incapable de payer le salaire de ses employés et encore moins de leur procurer une formation ?
Comment peut-il accueillir ses clients dans de bonnes conditions quand il ne peut rénover ou aménager son établissement ?
Comment va-t-il affronter la concurrence extérieure, fidéliser sa clientèle et en séduire une nouvelle s'il est dans l'incapacité d'envisager de nouveaux programmes et un plan média séduisant ? Qui peut tenir dans de telles conditions ?
Le bilan est vite fait. Aujourd'hui, aucun hôtel n'est en mesure de faire face à ses engagements et encore moins à ceux du service de la dette. Les incidences de la révolution et la détérioration de la conjoncture en Europe ont fini par mettre le secteur à terre.
Il est donc primordial que le nouveau Ministre du Tourisme, profitant des cents jours de l'état de grâce, décide avec courage d'affronter les vraies insuffisances de l'hôtellerie tunisienne pour apporter, sans détours, les solutions indispensables : d'abord régler le problème de la dette. C'est l'étape à franchir avant de pouvoir aller plus loin. Toute stratégie de reconquête doit passer par l'assainissement des comptes en ruine. Car c'est bien les difficultés financières et la sous-capitalisation qui handicapent lourdement le secteur.
Il est bien entendu que dans le maquis des hôteliers, la prudence est de mise. Il est indispensable de faire le tri entre les vrais professionnels et ceux qui se sont lancés dans ce domaine sans compétence particulière en croyant que c'était facile et en bravant les règles en vigueur dans la profession. Délesté de ses dettes insurmontables, un professionnel sera capable d'aller de l'avant pour que son établissement devienne attrayant pour les investisseurs et pour les clients. Il pourra alors fournir de l'oxygène à tout un secteur vital pour l'économie de la Tunisie. Cela mérite d'être tenté.
Ce constat brutal est l'une des conséquences de la crise qui rendent encore plus évidente une telle prise de conscience.
Pour une société hôtelière, dans l'état actuel des choses, même les montages financiers les plus astucieux ne pourront pas faire de miracle.
Si ces créances, douteuses ou non, fragilisent la situation des banques en leur faisant supporter un trop lourd fardeau, il faut se souvenir qu'à l'époque glorieuse du boom touristique, les établissements bancaires en ont bien profité et ont pu bénéficier de marges très confortables.
Aujourd'hui, le secteur touristique représente un boulet pour l'économie. Il est au bord du gouffre, asphyxié par la crise. A l'image de ce qui s'est fait en Grèce où les banques sont venues au secours de l'Etat, les banques tunisiennes doivent aussi apporter leur contribution. Elles doivent montrer une réelle implication dans le sauvetage du secteur en transformant une partie du principal de la dette en prise de participation dans le capital et en abandonnant les intérêts et les pénalités de retard. L'Etat ne doit pas être le seul à mettre la main au portefeuille. Dans cette situation d'urgence, il est peu envisageable d'opter pour les propositions de la Banque Mondiale qui risquent de demander beaucoup d'efforts et de nous engluer dans un processus long et compliqué. Le compteur tourne et les acteurs du secteur s'impatientent.
L'intérêt des établissements bancaires est que le tourisme et l'hôtellerie retrouvent leur lustre d'antan. Le moment est peut-être venu de parler de moratoire. Un créancier peut difficilement obtenir le moindre dinar de son débiteur si celui-ci est mort. Les hôtels désormais mis en vente ne trouvent pas le moindre acquéreur. Ce scénario ne rappelle-t-il pas ce qui s'est passé Outre-Atlantique ?
Quand le tourisme se sera redressé, une nouvelle clientèle plus haut de gamme pourra faire son entrée et ce secteur de l'économie pourra transformer le plomb en or. Les effets d'une telle politique ne peuvent qu'être positifs.
Par ailleurs, cette purge financière et cette thérapie de choc, devraient être accompagnées d'une pause dans la construction et de la mise en place d'un gigantesque plan de formation indispensable à un repositionnement haut de gamme. Il faut mobiliser toutes les compétences, en particulier celles des femmes et des jeunes.
Ne serait il pas aussi judicieux de permettre aux hôteliers de transformer une partie de leurs chambres vides en villas à vendre aux particuliers tunisiens et étrangers afin de renflouer les caisses, rembourser les banques et limiter l'offre hôtelière bien plus importante que la demande.
L'année 2012, bien qu'incertaine, doit rester dans les annales comme une année d'espoir pour préparer l'avenir, la sortie de crise et renouer avec la prospérité du secteur hôtelier qui reste, plus que jamais, un des moteurs de notre croissance. Les marges de manœuvre sont peu nombreuses mais elles existent, à condition qu'une action gouvernementale volontariste vienne renforcer leur mise en œuvre. Il se peut que cette crise donne à la Tunisie l'occasion de saisir sa chance.
Il faut en quelque sorte, profiter de la crise en Europe et particulièrement en France pour mettre en place une politique touristique efficace et courageuse. Le temps presse et la population qui vit des retombées du secteur s'impatiente. Elle a besoin d'un signal d'espoir.
Editeur-Directeur TUNISIE PLUS
Ben Hassine - paris
jamil berhouma
Blu


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