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Le Collectif « Dégage », invité d'honneur A l'occasion du 10 ème anniversaire du Festival de Films et Photos de la Ligue des Droits de l'Homme à Genève
Le Collectif « Dégage » sera du 2 au 11 mars 2012, l'invité d'honneur à l'occasion du dixième anniversaire du Festival de Films et Photos de la Ligue des Droits de l'Homme à Genève. Une étape nouvelle de sa tournée internationale qui a commencé il y a quelques mois. Il participera cette fois avec vingt-huit photos ainsi qu'un DVD de 20 minutes retraçant les péripéties de la Révolution tunisienne depuis le 9 janvier 2011, jusqu'à nos jours. On croit savoir aussi que l'invitation et les affiches consacrées à cet événement, porteront la photographie de l'une de nos jeunes artistes, Rym Temimi. En effet, d'après ce que nous a confié Mme Leila Souissi, commissaire internationale d'expositions qui a mené de bout en bout le projet, la Tunisie était choisie pour porter le message des Droits de l'Homme à l'occasion d'un Forum international qui va avoir lieu au début du mois prochain à Genève et notre pays en sera l'invité de marque. Autrement dit, une reconnaissance extraordinaire à l'égard d'un événement hautement significatif qui s'est déroulé dans nos contrées. « C'est pour moi dit-elle, le plus bel événement qui a le plus de sens sur les plans politique, artistique et humain et nous en sommes fiers pour avoir apporté ce message de liberté et de dignité aussi loin ». Un périple jalonné de succès A titre de rappel, Leila Souissi a dirigé avec adresse cette rencontre des photographes dont elle apprécie le talent et admire le courage, depuis le mois de janvier 2011. Parmi les 1. 600 photos qui lui ont été proposées, elle en a choisi une centaine et monté à l'occasion un DVD. Le Collectif « Dégage » a été d'abord invité à exposer à l'IMA à Paris puis à Narbonne (Cathédrale), Nice (université internationale, Sophia Antipolis), Berlin ( Ministère des Affaires Etrangères), Arles (Rencontres photographiques de juin 2011), Toulon ( Théâtre national), Cavaillon (Théâtre national), la Mo Fondation à Londres… et enfin à Tunis à l'espace Milles feuilles, la Marsa en ce mois de février 2012. Après cette exposition de Genève qui va clôturer la tournée internationale, il était prévu avec les artistes photographes qu'à la fin du cycle, tous les photos, DVD, catalogues…seront remis aux Archives Nationales pour faire partie du patrimoine photographique de notre pays. Une manière de conserver et de sauvegarder le travail des jeunes créateurs tunisiens qui ont laissé de belles empreintes là où ils ont étés exposés. « On a eu pour l'ensemble de cette exposition hors Genève, rappelle Leila Souissi, 225.000 visiteurs dont 75.000 à Arles, selon les chiffres qui ont été communiqués par les différentes parties ». Reconnaissante, honnête, Leila Souissi ne garde pas secrète non plus, l'aide qui lui a été fournie et sans laquelle, le projet n'aurait pas abouti en rappelant l'appel fait au mécénat des Tunisiens à l'Etranger qui y ont répondu positivement. « J'ai demandé au début à rencontrer, dit-elle, l'ex-ministre de la Culture, Ezeddine Beshaouch qui ne m'a jamais reçue. Ensuite, j'ai été voir le directeur de l'Institut Français de Tunisie, Valéry Freland qui nous a octroyé la somme de 10 000 dinars ayant servi à produire les photos, DVD, et déplacements…sans pour autant oublier l'aide de Frédéric Mitterrand ni celle de l'ambassadeur de France à Tunis, Boris Boillon. Celui-ci arrive, rappelle- t- elle et son comportement inadmissible envers une jeune journaliste tunisienne a poussé les photographes de « Dégage » ainsi que de nombreuses autres personnes de la société civile à lui crier « dégage » devant son ambassade. Quelque temps après, il m'invite à sa chancellerie et me fait part de son désir de rencontrer le Collectif de photographes avec qui il prend une photo souvenir, un geste qui a réconcilié les jeunes artistes avec l'ambassadeur de France. Cette attitude, bien que l'on sache que c'est de l'ordre de la communication, a été positive». Projets et promesses L'événement a produit bien entendu son effet puisque deux photographes du Collectif ont été sollicités pour des stages ; l'un dans la célébrissime agence Magnum à Paris et l'autre dans le service photographique de Marseille, capitale de la Culture méditerranéenne en 3013. Quel est le rôle d'un commissaire d'exposition lorsqu'il s'agit d'un événement d'une telle envergure ? « C'est un metteur en scène entouré d'artistes contemporains, photographes ou autres qui en sont les acteurs. « Lorsque j'ai connu l'importance du document photographique qu'aura notre révolution dans l'histoire, explique Leila Souissi, mon rôle en tant que commissaire a été de le fédérer dans un projet, comme celui que nous venons de monter ; trouver le financement pour sa production, écrire tous les textes explicatifs qui accompagnent le projet et déterminer les lieux d'exposition qui seront les plus aptes à le recevoir. Cette expo a été pour moi la plus difficile parce qu'il s'agissait de diriger 12 photographes (4 filles et 8 garçons) qui ne se connaissaient pas auparavant et qui sont différents les uns des autres. Tous ceux qui ont eu par ailleurs la chance de partir pour un stage à l'Etranger, soit au Canada ou en Belgique, ne souhaitent que revenir en Tunisie pour améliorer le domaine de la photo et celui de la communication… » Des nouveaux projets ? Oui en 2013 à Tanger à l'occasion de la Biennale méditerranéenne d'artistes contemporains, comme il y a aussi un projet avec l'Institut méditerranéen de Barcelone qui organisera l'an prochain, une exposition qui parcourra la Tunisie, l 'Egypte et l'Espagne. Point de répit pour Leila Souissi puisqu'elle va prendre l'avion pour d'autres destinations en quête de nouveaux projets dont elle ne tardera pas à nous dévoiler la portée.