Juriste et diplomate, Kamel Morjane secrétaire général du parti l'Initiative (El Moubadra) veut travailler dans le silence. Son rêve est de voir la Tunisie un pays libre, démocratique et prospère. Rencontré à Hammamet à l'occasion d'un forum sur l'avenir du tourisme tunisien, ce diplomate a bien voulu se confier à notre collaborateur. Vous vous êtes un peu éclipsé de la scène politique depuis le 23 octobre ?
Je pense qu'il Il faut savoir doser ses efforts. C'est un choix adopté par notre parti. Mais nous sommes présents peut être d'une façon discrète comme en témoigne l'organisation de ce forum sur le tourisme tunisien à Hammamet. Evidemment nous sommes inquiets de la situation car nous considérons qu'il faut instaurer une consultation beaucoup plus sérieuse entre toutes les parties impliquées dans cette transition démocratique pour essayer de dépasser cette période difficile.
Où en est votre projet d'alliance avec les autres partis ?
Nous sommes en consultation avec certains partis. Nous avons eu des réunions avec neuf partis. Seulement nous ne sommes pas pressés et nous ne refusons pas ce projet d'union car je crois que c'est nécessaire de continuer cet effort et de choisir les bases d'alliance parce qu'il s'agit de mettre en place les principes mais aussi les méthodes. Nous sommes pour la création d'un grand parti centriste, progressiste et réformiste.
Y –a-t-il un projet d'alliance entre les destouriens et les autres partis progressistes ?
Nous sommes ouverts à toute possibilité d'alliance avec ces forces démocratiques. Nous avons des contacts avec tout le monde et nous choisirons ce que nous considérons être à la fois de l'intérêt de notre parti et l'intérêt de notre pays. La démocratie nécessite l'implication d'un certain nombre de partis politiques importants, représentatifs de différents courants, à laquelle s'ajoute la collaboration entre le gouvernement et l'opposition réunis autour d'un but commun : la réalisation des objectifs de la révolution.
Que pensez-vous de l'initiative de Caïd Essebssi ?
Nous l'avons soutenu au départ.. Si Béji a lancé une bouteille à la mer et il attend la réaction. J'ai l'impression que les choses évoluent très vite. On verra bien s'il a quelque chose à offrir de plus précis.
Comment jugez-vous le rendement actuel du gouvernement ?
Nous n'avons pas vu grand-chose. Il faut qu'il y ait une feuille de route claire proposée au peuple tunisien par les partis au pouvoir. C'est important pour le tranquilliser.
En tant que diplomate, que pensez-vous de la position de la Tunisie vis-à-vis de la Syrie ?
J'aurai souhaité que ce soit plus mesuré au départ. Mais j'ai apprécié l'attitude surtout d'être contre l'intervention militaire.
Comment voyez –vous l'avenir de la Tunisie dans cette mouvance politique et idéologique ?
Je dirais comme l'a affirmé un ministre des Affaires étrangères d'Italie « il faut avoir le doute de l'intelligence et l'optimisme de la volonté ». Il faudrait être optimiste et réussir bien cette transition démocratique. Comme tout Tunisien je collabore pour la réussite de mon pays. J'aurais certainement un rôle à entreprendre, mais pas nécessairement de premier rang. Kamel Bouaouina Mikadin Ahmed