La Haute Commission mixte Gouvernement/UGTT fera-t-elle entendre raison aux uns et aux autres dans le sens d'un dégel salutaire pour le pays ? L'UGTT compte 500 000 adhérents et ce n'est pas une mince affaire. On ne sait pas avec exactitude combien compte la Troïka de sympathisants – parce qu'il est établi qu'elle doit aussi sa « force » aux indécis et aux âmes égarées du 23 octobre – mais lorsqu'on jauge le rapport des forces, il faudra bien admettre que l'UGTT est une force de frappe avec une formidable capacité mobilisatrice. Car en face le gouvernement sort – à chaque fois – ses suppôts salafistes dont on craint le scénario catastrophe : que leur fureur iconoclaste ne verse dans la violence dont on perçoit déjà les signes avant-coureurs. Hier encore, ils avaient manifesté devant le siège de la télévision nationale leur soutien au gouvernement dans « sa tâche d'assainissement des médias ». L'échiquier politique est pour le moins chaotique et c'est la faute exclusive au gouvernement, incapable de s'affranchir du joug nahdhaoui. Au point que les analystes ont l'impression – fondée d'ailleurs – qu'Ennahdha tirera les ficelles dans ces négociations, ce qui nous renvoie aux démons du parti-Etat (le RCD) et son bras de fer sanglant avec l'UGTT de Habib Achour en 78. Entre gouvernement et syndicat le rapport est contractuel. Mais si l'idéologie s'en mêle (foncièrement à gauche à l'UGTT ; très à droite au gouvernement), eh bien malheur au pacte social. Car en plus, ce rapprochement UTICA/UGTT a déplu à la Troïka et il est clair qu'une occulte opération de noyautage de l'UTICA de l'intérieur s'est déjà mise en branle. A la fin des fins, le gouvernement n'est tranquille que si les organisations continuent de se regarder comme des chiens de faïences… On appelle cela : diversion. kamel jamel madzott doula76 kamel laouini Menzly AHMED yassine