De Mustapha ZOUBEIDI - Il est attristant de voir un paysage footballistique sans clameurs du public. Navrant d'assister à la discorde de grandes familles qui depuis des lustres l'amour des mêmes couleurs a réuni .Inquiétant de voir des joueurs qui ont choisi le football comme métier menacés d'être privés de leur fin de mois. Ce sont ces problèmes, entre autres, qui préoccupent ceux qui ne vivent que l'actualité. Mais replacés dans l'histoire, ces faits retrouvent leur vraie nature qui fait d'eux de simples événements passagers. Des événements destinés à être des jalons sur un chemin qui n'a pas de fin. Comme toutes les composantes de la vie, le sport et en premier lieu ce phénomène du football, ne peut échapper aux soubresauts cycliques qu'on déplore uniquement parce qu'ils viennent contrarier nos habitudes, mais qui ne font, en définitive que se calquer sur une société dans son inexorable évolution. C'est en méditant sur tout le siècle qui vient de se clore sur l'histoire de notre football et non pas sur ce qui se passe maintenant qu'on mesure à sa juste valeur une étape de notre destin. Car c'est en remémorant les passages souvent difficiles et parfois tragiques du passé que nous pouvons expliquer nos promotions. C'est en nous plaçant au dessus du présent et de ses contingences en nous appuyant sur hier que nous pouvons construire demain. Il suffit d'avoir conscience qu'il ne s'agit aujourd'hui que d'un soubresaut de plus qui, sans doute, nous projettera vers un autre mode de vie. Demain, peut être, une fois le huis clos oublié, les disputes intestines apaisées et les fins de mois assurées, nous évoquerons l'actualité d'aujourd'hui comme un jalon parmi bien d'autres que nous aurions vécus depuis cent ans. Un soubresaut nécessaire pour nous faire épouser notre temps.