Foued Kammoun a réussi son premier pari de la saison en remportant haut la main le titre de champion de Tunisie. Il lui reste deux challenges tout aussi excitants et palpitants : la coupe de Tunisie et dès aujourd'hui la coupe d'Afrique des clubs champions que son club organise. Il nous en parle dans cet entretien : Le Temps : Vous venez de remporter le titre de champion. L'Etoile succède à elle-même. Qu'est ce qui a fait la différence tout au long de cette saison ? Foued Kammoun : je pense qu'on a retrouvé les ressources nécessaires pour pousser à fond et donner le meilleur de nous-mêmes dans les moments difficiles. Je ne vous apprends rien en vous disant que nous avons un peu régressé lors des demi-finales pour les raisons que tout le monde connaît. Ridha Charfeddine a tout réglé avant d'entamer cette dernière phase du championnat. Ceci étant dit, il faut savoir que les chances de consécration étaient les mêmes pour l'Etoile, l'Espérance et le Club Sportif Sfaxien. La qualité de l'effectif est certainement pour beaucoup, mais Garci fut décisif dans les moments difficiles. Qu'en pensez-vous ? C'est un joueur qui a un tempérament nerveux et qui s'est emporté durant le match, surtout lors du 4ème set parce qu'il sentait que l'on était en train de lui voler quelque chose. En outre, il a été provoqué et c'est un joueur qui ne supporte pas l'injustice. Ceci étant dit, je ne cautionne pas son comportement et il a intérêt à se calmer. Pour ce qui est de l'aspect sportif, il n'y a rien à dire. Il a sorti un grand match en tant qu'attaquant pointu. Il faudrait également mentionner que tous les joueurs se sont bien comportés. Avez-vous un seul instant douté, surtout lors de la belle avec les incidents que vous connaissez ? Douté, non, je ne le pense pas, mais ce qui s'est passé le jour du match est invraisemblable. Un arbitre qui ne veut pas admettre qu'il y a faute et qui s'obstine à donner le point au CSS. Un ballon jeté dans l'aire de jeu à un moment crucial du 4ème set alors que nous étions sur le point de conclure et de prendre une avance de deux points. C'était Mohamed Selim Chekili ? C'est lui et c'est la troisième fois qu'il le fait. Une fois à Sousse lors du match aller, une autre à Kélibia face au COK et samedi dernier à Sfax. C'est inconcevable ! Ce n'était pas un ramasseur de balle comme on a voulu nous le faire croire. Vous vous apprêtez à disputer la coupe d'Afrique des clubs champions. Est-ce le bon moment pour organiser une joute pareille ? J'aurais aimé que la compétition soit décalée. Nous étions habitués à jouer deux fois par semaine, aujourd'hui, on jouera tous les jours. Une compétition pareille nécessite une préparation spéciale. Quoi qu'il en soit, nous savons que les choses sérieuses commenceront vers la fin de cette coupe d'Afrique des clubs champions, certainement quand on atteindra les demi-finales. Les rivaux de l'Etoile sont connus. Il s'agit des équipes égyptiennes d'Ezzamalek et d'El Ahly et des Camerounais du FAP et bien d'autres ? Quelles seront vos chances de consécration ? Les concurrents de l'Etoile seront les mêmes, à savoir les clubs égyptiens, la FAP du Cameroun et les équipes algériennes. Il ne faut pas oublier l'Espérance de Tunis. Il faudrait également faire attention parce que les surprises peuvent arriver. A titre d'exemple, il faudrait se méfier des équipes kenyanes. L'usure physique et surtout morale ne vous préoccupe-t-elle pas et est-ce que l'Etoile est armée sur le plan effectif pour aller le plus loin possible dans cette compétition ? Je ne pense pas. Il me faut gérer l'effectif et permettre aux joueurs qui ont disputé les demi-finales et la finale de respirer en comptant sur les éléments qui n'ont pas trop joué jusque là. Je pense que l'entame de Compétition ne sera pas trop difficile. Quoi u'il en soit, la méfiance sera de mise car jusqu'à aujourd'hui (hier à 13h00), je ne connais le nombre définitif des équipes qui prendront part à cette compétition. Il reste la coupe de Tunisie. Après la coupe d'Afrique, vous retrouverez la coupe de Tunisie. N'est-ce pas un peu trop pour une seule équipe ? C'est peut-être vrai mais là aussi, comme il s'agit d'un tirage au sort orienté, on aura le temps de recharger nos batteries pour être prêts en demi-finale contre, cette fois-ci, un gros client. Vous venez de remporter un titre de champion face à votre équipe, celle qui vous a permis de connaître vos premières heures de gloire. Des regrets ? Pas du tout. Je suis un entraîneur professionnel et c'est le destin de tout entraîneur car je ne peux rester toute ma vie à la tête du CSS. Et puis, sachez qu'il y a deux ans, on m'a presque chassé de Sfax. Cela m'a permis d'atterrir à Sousse pour rempoter deux titres de champion. D'ailleurs, c'est mon 8ème titre avec l'Etoile. A Sousse, j'ai remporté quatre fois le championnat de Tunisie, une coupe de Tunisie et trois coupes d'Afrique…