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Regards croisés
Marketing culturel et marché de l'art en Tunisie
Publié dans Le Temps le 19 - 05 - 2012

Réunie à Borj kallel, à l'initiative de l'Association des Amis des Arts Plastiques à Sfax, une table ronde a croisé les regards sur le marketing culturel et le marché de l'art en Tunisie, un sujet que la diversité des angles de vue, des expériences, des horizons et des spécialisations, a permis d'examiner sous toutes les coutures, pour aboutir à un constat négatif : le marché de l'art dans notre pays manque d'assises, de lisibilité et de visibilité particulièrement à l'international.
En effet, les participants aux débats entre plasticiens, juristes, économistes, professeurs d'esthétique, amateurs d'arts, journalistes et artistes designers, tous unis par leur passion pour les arts ont été unanimes quant à l'état des lieux, de ce marché, dont se dégage une image négative ayant pour traits dominants l'opacité, l'absence d'organisation et le manque de ressort . A ce propos, le professeur Sami Ben Ameur va même plus loin. Catégorique, il martèle : « le marché de l'art n'existe pas en Tunisie», « encore mois celui des biens symboliques », confirme le professeur d'esthétique, Mohamed Ben Hammouda.

A la lumière du tableau esquissé lors de la table ronde, présidée par le professeur Samir Triki, il y a par conséquent de quoi tout d'abord s'interroger sur le sort des actuels vingt mille étudiants inscrits dans les treize instituts des arts et métiers du pays et sur l'avenir des cinq cents professionnels dont l'effectif est inévitablement appelé à s'accroître sur une scène locale, par définition réduite donc incapable d'accueillir la production foisonnante, de favoriser l'éclosion et l'épanouissement à l'échelle locale, ni encore moins de favoriser une quelconque visibilité sur le plan national ou de nourrir l'illusion d'une percée dans le gotha artistique international.

Explication : le concept de marché de l'art baigne dans le flou artistique, s'agissant de transactions portant sur des œuvres d'art ayant une valeur marchande, donc à double dimension culturelle et économique, ce qui pose le problème de la détermination des prix vu l'absence d'institutions appropriées, celui de la législation y afférente, celui de la valorisation du patrimoine national et surtout celui de la vision et de la conception à définir quant au statut et au rôle de la culture en général et des arts plastiques en particulier . Sans oublier la question cruciale de l'achat des œuvres d'art.

Vitale même, l'acquisition des œuvres, vu le rôle minime du secteur privé, les appréhensions du capital et le manque de galeries dites « sérieuses », est confiée au mécène principal, en l'occurrence, l'Etat par le biais de la commission d'achat, reconnue comme étant un acquis de taille mais dont l'importance lui confère une dimension démesurée et pose la question de savoir si elle a pour mission d'acheter auprès des professionnels ou des amateurs et pourquoi, comme l'a fait remarquer Mme Aîda Zahaf, présidente de l'AAP à Sfax, elle privilégie la capitale au détriment des régions de l'intérieur . Cela nous amène directement à nous interroger sur le dépôt des œuvres d'arts plastiques du Bardo d'où mille cinq œuvres appartenant au patrimoine national se seraient mystérieusement volatilisées ?

Les participants à la table ronde ont également mis l'accent sur le manque de structures et d'espaces d'exposition appropriés, sur l'absence de supports pour l'édition et la diffusion des travaux de recherche et des essais critiques et également sur les lacunes d'ordre juridique, entre autres en matière de libre circulation des œuvres d'art et sur la prédominance de la jurisprudence. Ce qui n'est pas le cas concernant la propriété intellectuelle régie par une batterie de textes de loi passés en revue lors de la brillante intervention de maître Farhat Toumi.

Sachant, en revanche, l'importance du potentiel de compétence dans le domaine des arts plastique en Tunisie, des recommandations ont été formulées allant toutes dans le sens d'une meilleure transparence, d'une organisation mieux élaborée, mais surtout mettant l'accent, comme le souligne Le plasticien Sami Ben Ameur « sur la nécessité d'une volonté politique appuyée par une synergie souhaitée entre la multitude d'institutions de la place, s'agissant de l'avenir d'une composante de notre patrimoine et d'un attribut de notre identité culturelle. » et notre interlocuteur de s'étonner du manque d'agressivité diplomatique de nos attachés culturels à l'étranger pour ouvrir à nos artistes l'accès à l'international, sachant que jusqu'à présent il n'y a pas de réciprocité en matière d'échange culturel avec les institutions diplomatiques étrangères.

Voilà en conclusion un exposé succinct et loin d'être exhaustif des questions abordées lors des communications, témoignages et débats autour de la table ronde de Borj Kallel, dans la mesure où les participants ont pratiquement cerné tous les aspects de la problématique liée au marché de l'art en Tunisie.


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