François Hollande, le nouveau Président de la France, a pour beaucoup d'observateurs réussi ses premières sorties internationales. Habile, fin diplomate, évitant de mettre ses interlocuteurs dans des situations embarrassantes, il a présenté des talents d'une future grande personnalité qui pourrait jouer un rôle très important sur la scène internationale. Avec la Chancelière allemande Merkel, le Président français qui, aussitôt investi, s'est envolé en Allemagne a contredit les inquiétudes d'une éventuelle non entente entre les deux chefs des deux puissances européennes. Se découvrant mutuellement des qualités humaines similaires : simples, ambitieux, développant un bon sens de l'humour, ils se sont efforcés d'aplanir les divergences stratégiques notamment par rapport au pacte budgétaire. Si un accord entre les deux parties ne s'est pas scellé encore, la porte est restée ouverte pour mettre au point un concept conciliant les intérêts communautaires notamment en ce qui concerne la croissance. Deuxième point positif : entente totale sur la Grèce et un désir partagé pour qu'elle reste dans la zone euro. La bonne note est le souhait fortement manifesté des deux côtés pour présenter des propositions communes pour le futur sommet européen, prévu pour fin juin prochain.
A Camp David, lors des réunions du G8 et de l'OTAN à Chicago, le Président français s'est présenté avec une nouvelle méthode qui lui est sienne et qui ne l'a pas quitté tout au long de sa carrière politique ni encore moins lors de sa campagne électorale. Une démarche méthodique, un air naturel et une volonté manifeste de convaincre ses partenaires quant à ses choix et décisions politiques.
En associant la croissance à la confiance et vice versa, en adoptant une position commune sur l'épineux dossier du nucléaire iranien, en ne se posant pas au bouclier anti-missile, en faisant accepter à l'OTAN sa décision de retrait des troupes françaises combattantes en Afghanistan avant fin 2012 ,François Hollande a accompli sa première mission et semble bien réussir ses premières sorties en tant que nouveau président de la France.
Ce début de bon aloi ne devrait-il pas inciter des pays voisins de la France notamment les pays du Maghreb, alliés naturels, de placer une nouvelle confiance dans ce nouveau président qui semble avoir beaucoup d'initiative et surtout un cœur humain ?
L'enthousiasme, remarqué dans les capitales maghrébines suite à l' élection de M.Hollande, se justifie par les promesses notamment celles données dans son programme électoral : « 60 engagements pour la France qui développe des relations fondées sur la légalité, la confiance et la solidarité … ».
Eviter le déclin des rapports politiques, économiques, culturels et humains avec le Maghreb et reconstruire pour des lendemains meilleurs est avant tout une question de confiance et de compréhension.
Les dossiers sensibles relatifs à la migration, à l'aide économique, au nouveau positionnement des pays maghrébins dans l'échiquier international sont autant de nécessités que la France de Hollande devrait prendre en considération pour édifier des relations exceptionnelles à la hauteur des changements historiques que connait toute la région.
Il y a aussi cette idée majeure de faire de la jeunesse le vrai moteur du développement, constamment évoquée dans le discours du Président français. Dans sa vision de la future coopération franco-maghrébine, la France authentique a les moyens d'offrir un partenariat
basé sur une stratégie globale de développement politique, économique, social, culturel et scientifique essentiellement dirigée vers cette nouvelle jeunesse qui a fait le printemps arabe mais également le bonheur des peuples longtemps réprimés. Cette jeunesse avide de savoir, d'humanisme et de démocratie ne mérite-t-elle pas d'être soutenue, encadrée et dirigée vers une vie meilleure ?