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Les portes des Enfers
«Ghar El Ghoul» ou les «Haouanet»
Publié dans Le Temps le 27 - 05 - 2012

En différents endroits du Nord, des ouvertures quadrangulaires découpent des flancs de collines, des falaises et même des rochers isolés. Elles donnent sur des excavations qui, comme leur « entrée » sont beaucoup trop « géométriques » pour ne pas avoir été réalisées par des hommes. Longtemps, elles ont été prises pour des habitations ou des tombeaux puniques. Depuis, peu, elles sont désignées comme des tombeaux berbères.
LES HAOUANET
Appelés parfois « Ghar El Ghoul » : grotte de l'ogre ou « Ghorfa » ou « Biban », les « Haouanet » (pluriel de « Hanout » : boutique en arabe) sont des tombeaux rupestres, isolés ou groupés, toujours creusés au-dessus de la surface du sol. Leur « porte d'entrée » est toujours verticale et parfois encadrée d'une « feuillure » qui laisse penser qu'elle était fermée par une dalle ou un muret de pierres maçonnées. Ce sont sans doute des sépultures à usages multiples : leur ouverture devait être facile.
Les Haouanet, quelquefois composés de deux salles communicantes, ont la forme d'un parallélépipède de 1 à 2 mètres de côté environ et sont dotés d'un plafond plat, à deux pans ou voûté parfois terminé en cul de four. Une ou des « niches », de différentes tailles, sont souvent creusées dans une ou plusieurs des parois.
Les Haouanet ont gardé presque tous leurs secrets car, trop visibles, ils ont tous été pillés depuis longtemps. Est-ce une forme de sépulture venue d'Asie mineure après avoir gagné la Sicile et la Sardaigne ? Quel peuple les a creusés durant, sans doute, le dernier millénaire avant notre ère ? Des « éléments » architecturaux : colonnes engagées, « lits », niche encadrée de pilastres et des décorations gravées : signe dit de Tanit, bucrane, serpent ainsi que des peintures représentant des éléments géométriques, des animaux, des personnages, un bateau ou un mausolée laissent penser qu'ils ont intégré des influences diverses, carthaginoises en particulier.
Cependant, l'emploi de peinture monochrome à l'ocre rouge, les motifs géométriques des frises et la position nécessairement fléchie imposée aux défunts par l'exiguïté de la plupart des chambres semblent être hérités des pratiques des peuples autochtones de la préhistoire Nord-africaine.
Que penser d'une petite « auge » parfois creusée dans le sol du Hanout ? Contenait-elle une offrande ou des ossements d'un premier « occupant » ? Que mettait-on dans les « niches » ? Pour quelles raisons des « rainures » ont-elles été creusées au-dessus de la porte ? Pour détourner l'eau de ruissellement ? Sont-elles contemporaines du Hanout ou ont-elles été ajoutées par des réutilisateurs tardifs : des bergers ou des agriculteurs ?

LA NECROPOLE DE CHAOUACH
Chaouach est village construit sur l'emplacement de la Sua antique. Situé à une quinzaine de kilomètres de Medjez El Bab, il est bâti à 400 mètres d'altitude sur un escarpement dominant la vallée de la Medjerda, faisant partie de la chaîne des Jebel Bou Chakaoui, El Ang et Ansarine.
Ces hauteurs étaient sans doute le rempart du territoire de Carthage. Elles étaient peuplés de Berbères qu'on a appelés libyco-puniques parce que très influencés par la civilisation carthaginoise. Le village actuel qui grandit très vite a pratiquement effacé les vestiges de Sua antique et fait disparaître presque tous les mégalithes du plateau. La nécropole se répartit en deux ensembles d'une vingtaine de tombeaux chacun. Ils semblent dater de la deuxième moitié du dernier millénaire avant J.C..
L'ensemble situé à gauche de la route et en hauteur, à flanc de falaise, est remarquable par le fait que certains Haouanet sont groupés, comme s'ils étaient destinés à une famille ou à un clan, et creusés en bordure d'une petite « terrasse » qui en facilitait l'accès. Un Hanout est doté d'une auge formant un sarcophage séparé de la chambre par une cloison qui devait glisser dans des rainures qui subsistent.
Les Haouanet de l'ensemble Est, situés au pied de la falaise à droite de la route sont en piteux état et même envahis par des ordures, hélas !
L'exiguïté des chambres, l'absence de décor, les orientations diverses des « portes » et des chambres sépulcrales posent de nombreuses questions. Sont-ils petits et pas décorés parce que « primitifs » et/ou pauvres ? Les défunts y étaient-ils en positions fléchie ou y mettait-on seulement les restes osseux d'un décharnement préalable ? Ils gardent leurs secrets.

LES ALENTOURS
La promenade la plus courte consiste à aller à Toukabeur, la Tuccabor antique qui a peut-être été la Tokaï berbère conquise par le consul romain Regulus. Elle aussi recèle plusieurs Haouanet.
Les marcheurs impénitents pourront à partir du « plateau » dominant le village de Chaouach et des maisons qui s'y construisent, trouver vers le Nord-Ouest une piste agricole qui mène à la petite route joignant Toukabeur à celle allant au bourg de Oued Zarga. Cette petite route, qui se superpose à une voie romaine, traverse d'abord le Jebel Mekechef vers Aïn Es Sejra, puis longe le Jebel Mansourine dont les bois de pins abritent de très nombreuses espèces d'orchidées. Eventuellement, des « pique-niqueurs », prévoyant le retour, peuvent s'y arrêter. Mais, on atteindre le Jebel Bou Chakaoui peuplé de sangliers, de bécasses en hiver, de perdrix, de lièvres et de tourterelles en été : une douzaine de kilomètres, en tout, aller et retour : une belle promenade. Pour d'autres qui ne peuvent ou ne veulent pas marcher, quelques kilomètres avant Toukabeur, sur la route venant de Medjez, un petit bois de pins au sommet d'une colline, fournira un beau « coin » à pique-nique, sinon, les rôtisseries de Medjez les satisferont pleinement, à tous les prix.


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