• «La nouvelle constitution défendra la liberté d'expression dans toutes ses formes», nous déclare Jamel Touir, président de la Commission des Instances constitutionnelles à l'ANC Flash back : un article émanant de l'Agence Tunis Afrique Press (TAP) a indiqué que le président de la commission des instances constitutionnelles Jamel Touir, avait appelé, à un contrôle juridique des réseaux sociaux. « Ces réseaux sont des sites d'information et constituent de ce fait un danger plus grave que les médias traditionnels. De plus, ces sites ne font l'objet d'aucun contrôle, ne relèvent d'aucune autorité et cherchent à orienter l'opinion publique en fonction de certains intérêts », note la dépêche de la TAP.
Après le buzz déclenché suite à ces déclarations, Jamel Touir, président de la commission des instances constitutionnelles à l'ANC, a indiqué au Temps qu'il s'agit d'une fausse interprétation de ses propos lors de la réunion de sa commission. Interview.
Le Temps : vous avez démenti sur les ondes de la radio Express Fm les informations publiées par la TAP, comment expliquez-vous alors la publication de ces déclarations.
Jamel Touir : franchement j'étais surpris par ce qui a été écrit par la TAP. C'est une agence dont personne ne peut douter de sa crédibilité et de son honnêteté. Ce qui s'est passé c'est que le journaliste s'est présenté après plus d'une heure du début de la réunion pour ne rester qu'une petite demi-heure avant de quitter les lieux. Le M. s'est contenté de relater ce qui a été évoqué lors des trente minutes sans plus. Je suis sûr que son article aurait été totalement différent s'il avait pris la peine de rester jusqu'à la fin de la réunion. Ceci dit, j'insiste à signaler sur votre prestigieux journal que je n'ai aucune intention de le poursuivre en justice et ce pour le respect que je dois à la TAP.
Vous avez dit que le journaliste a relaté vos propos donc vous avez parlé quand-même de contrôle du Face book ?
En tant que membre du Forum démocratique pour le travail et les libertés, je ne pourrai jamais parler de censure ou de contrôle. Nous avons bataillé durant de longues années pour arracher cette liberté et nous ferons tout pout ne pas la perdre. Revenons à nos moutons ; lors de la réunion du 18 juin, j'ai plutôt parlé de la possibilité de provoquer un débat national afin de trouver un moyen d'organisation de ces réseaux sociaux. J'ai bien dit qu'il s'agit d'une banque de données non contrôlée. Par la suite je me demandais si on peut considérer le Face book en tant qu'une source d'information suite à l'impact qu'il a sur les internautes en particulier et la société en général. J'ai aussi noté que c'est un méga dossier qui nous dépasse en tant qu'une commission composée de 22 membres et qui sera peut être traité et résolu dans les années à venir.
Voulez-vous dire que la prochaine constitution n'évoquera pas le contrôle des réseaux sociaux ?
Jamel Touir : pour nous une chose est sûre : la nouvelle constitution défendra la liberté de l'expression, de la presse, de l'audio-visuel et de l'internet. Aucune de ces libertés ne sera touchée par la nouvelle constitution même si je pense que le législateur aura à formuler une certaine loi permettant le contrôle de la toile sans toucher aux libertés physiques et morales de nos concitoyens. Je tiens tout de même à dire que la Tunisie de l'après Révolution ne permettra aucun acte visant à surveiller les activistes, filtrer un contenu politique ou jugé inapproprié où imposer des erreurs de réseau. L'organisation de ces réseaux est une affaire qui nous dépasse et à laquelle devraient participer les représentants de la société civile, les politiciens et les législateurs.
Vous dites alors que vous êtes incapables, en tant que commission des instances constitutionnelles, de traiter le sujet de contrôle de Face book?
Je dirais plutôt que c'est une affaire qui exige beaucoup de temps et beaucoup d'engagement ainsi que l'intervention de plusieurs parties. Nous allons nous contenter de défendre la liberté d'expression en appelant tous les visiteurs de la toile à rester vigilants et à essayer de rester fidèles aux valeurs de civisme et de citoyenneté.