La délégation spéciale de la Municipalité de La Marsa a tenu hier en fin de matinée une conférence de presse pour tirer la sonnette d'alarme et dresser un tableau de la situation qui prévaut au sein du conseil municipal et des retombées du mutisme du Ministère de tutelle et des instances compétentes vis-à-vis de du vide juridique actuel. Mohamed Riahi président de cette délégation, entouré de son premier vice président docteur Maher Zaher et quelques conseillers municipaux ont reçu les journalistes pour éclairer l'opinion publique et attirer l'attention des instances gouvernantes sur la situation juridique de la délégation provisoire qui a été nommée le 14 juin 2011 pour une mission déterminée dans le temps et qui prend fin le 13 juin 2012. Depuis cette date buttoir juridiquement parlant mais pratiquement également, le Conseil Municipal actuel n'avait plus le droit de prendre des décisions, de signer des documents ni d'engager des processus ayant trait de la vie quotidienne de la communauté. Son statut ne lui permettait plus d'engager de telles actions. Pour cela, devait indiquer monsieur Mohamed Riahi, le président du conseil municipal n'a cessé d'envoyer des correspondances à toutes les parties prenantes, Premier Ministre, Ministre de l'Intérieur et Gouverneur de Tunis. La première en date du 21 juin avait pour objet d'attirer l'attention de tout ce beau monde sur la fin de la mission de la délégation spéciale le 13 juin, tout en soulignant que le conseil se limitera jusqu'au 28 du même mois à la liquidation des affaires. Une seconde correspondance a été envoyée le 29 juin pour constater le vide juridique.
Le 5 juillet un communiqué de presse a été élaboré pour dénoncer le silence des autorités gouvernementales malgré l'insistance du Conseil d'élucider la situation afin de lui permettre d'exercer ses fonctions dans la légalité. Face au mutisme constaté, les membres de cette délégation ont décidé de geler à contre cœur leurs activités malgré le caractère urgent de certaines interventions aussi bien économiques que sociales.
Le Président de la Municipalité n'a pas manque d'attirer l'attention des présents sur l'impact négatif de la décision nullement réfléchie de joindre les agents de contrôle aux forces de l'ordre sans définir leur relation avec le conseil municipal. Une décision qui n'a fait que porter atteinte au travail de contrôle et de prévention des infractions de tous genres. Il a insisté par ailleurs sur la disposition de tous les membres de l'actuelle délégation spéciale à continuer à assumer leurs responsabilités et gérer les affaires de la ville dans toutes leurs formes, mais à condition que cela se fasse dans la légalité.
Mohamed Riahi a invité les journalistes à consulter le fascicule préparé pour la circonstance et qui relate les activités accomplies et celles programmées pour le prochain mandat (2013/2015), mais qui ne peut être mis en application à défaut de statut juridique officiel.
Maher Zahar a parlé à son tour des difficultés qu'avait rencontrées le conseil municipal depuis sa nomination, et des problèmes à tous les niveaux lors de la période chaotique après la révolution. Il a ajouté que tous les membres se sont donnés sans compter, rappelant que tous ont refusé de toucher aux indemnités qui leur reviennent de droit et ont décidé d'un commun accord de les reverser à la réalisation d'œuvres sociales. Il s'est dit prêt ainsi que toute l'équipe à continuer à servir leurs concitoyens, loin de toute querelle politique et sous aucune bannière sauf celle de servir leur ville. Il a insisté sur le fait qu'aucun membre actuel n'a été invité à assister aux réunions qui se tiennent un peu partout pour trouver un compromis entre les différentes tendances politiques pour la constitution de la nouvelle délégation spéciale. Pourtant leur présence aurait été d'une grande utilité pour éclairer leur lanterne et les faires profiter de leur expérience.
Ainsi et pour donner une image claire du genre de difficultés rencontrées, nous dirons que les cérémonies de mariage qui se déroulent à la salle du Palais Essaâda se font depuis le 14 juin dernier en présence d'un notaire appelé à la rescousse, car les agents de l'état civil (conseillers municipaux) n'ont plus de statut juridique pour procéder à la signature des actes de mariage.
Et pourtant aucune des autorités compétentes ne s'est penchée à ce jour sur la situation des délégations municipales spéciales. Elles dorment toutes sur leurs deux oreilles, alors qu'une décision doit être prise et au plus vite.