• L'avion est baptisé Aziza Othmana et le prix avoisine les 100 millions de dinars • Un crédit de 28 millions de dollars de la BNA remboursable sur trois mois pour parvenir à financer l'achat de l'avion
• Révision du calendrier de réception des avions d'Airbus
Vendredi 13 juillet 2012, plus précisément, à 17 heures 45 minutes les comptes du constructeur aéronautique international Airbus viennent d'être débités de 100 millions de dinars en provenance de la Tunisie. Trois jours après, la Tunisie réceptionne son troisième avion Airbus A-320 dont l'atterrissage a eu lieu hier vers le coup de 18 heures au terminal II de l'aéroport Tunis-Carthage en provenance de Toulouse.
Evènement important
Une foule de journalistes accourus ainsi que quelques dizaines d'employés de Tunisair étaient présents pour recevoir cet avion accueilli en allégresse par des jets d'eau. Le ministre de transport ainsi que le PDG de Tunisair étaient également présents (mais à bord de l'avion), outre les représentants du secteur touristique et d'autres hauts cadres de la compagnie. Ce « beau monde » a manifesté la fierté de la Tunisie de recevoir cet avion. Abdelkarim El Harouni, ministre de transport a affirmé que la réception de cet avion est un évènement important. « Il est ainsi le fruit d'un grand effort déployé par Tunisair ainsi que le ministère », explique-t-il tout en précisant que cet avion devrait renforcer la capacité de Tunisair qui a déjà réalisé de bonnes performances cette année. Le ministre annonce même que cet avion servira l'activité touristique dont les performances semblent, selon ses propos, dépasser celles de l'année 2010 en termes d'entrées touristiques et de nombre de voyageurs. Mohammed Bel Ajouza, président de la Fédération Tunisienne de l'Hôtellerie rebondit dans le même sens. Pour lui, cet avion renforcera la flotte de Tunisair. C'est dire qu'il y aurait plus de places pour transporter plus de passagers et surtout de touristes. Afif Kchok, professionnel de tourisme affirme dans la même lignée d'idées que la réception de cet avion servira bien le tourisme et elle permettra surtout d'augmenter le nombre des touristes. Rebah Jrad, PDG de Tunisair, pense quant à lui, que malgré les difficultés financières et les pertes que la compagnie a accusé durant l'année dernière, le management de Tunisair, a réussi de lever les fonds nécessaires pour financer cette opération. « L'avion a coûté 100 millions de dinars. Nous avons pu garantir le paiement de cette opération chose qui a préservé la crédibilité de la Tunisie auprès du fournisseur», a-t-il ajouté tout en précisant que « le calendrier de réception des autres avions prévu déjà dans le contrat de 2008, serait révisé. Ce calendrier dépendra nécessairement de la nouvelle stratégie commerciale de Tunisair. Stratégie qui vise la création de deux nouvelles destinations avec deux lignes chacune envers l'Afrique. Cette stratégie devrait être prête d'ici septembre prochain dans le cadre du plan de sauvetage de la compagnie ». Ce plan devrait être remis au gouvernement pour approbation.
Participation tunisienne !
Aziza Othmana, le nom décliné à cet avion, lequel compte 162 sièges dont 32 en classe affaires et 114 sièges en classe économique. Plusieurs de ses composantes étaient fournies par de l'usine Aérolia située à Mghira (gouvernorat de Ben Arous) inaugurée, en 2009, moyennant des investissements de l'ordre de 120 millions de dinars. L'usine qui emploie 450 personnes, envisage de créer 1500 emplois additionnels à la fin 2015. A cet égard, il convient de rappeler que le contrat (d'une valeur de 1 milliard d'euros) conclu en 2008, lors de la visite de l'ancien Président Français Nicolas Sarkozy, prévoit la fabrication de certaines composantes de ces avions en Tunisie outre l'acquisition de 16 avions, dont 10 Airbus A320, 3 de type A330 et 3 autres A350.
Une nouvelle stratégie. Ce fut toujours comme ça !
Les négociations pour l'ouverture du ciel vont bientôt démarrer. Et pour cause le management de Tunisair, revendique le droit d'être prêt pour ce nouveau contexte. Le PDG de Tunisair estime que le transporteur national aérien devrait être prêt pour contrer l'offensive des compagnies low-cost sur le marché tunisien. Il réclame qu'il faut ainsi s'inspirer de l'expérience de la Tunisie dans la mise à niveau du secteur industriel avant sa libéralisation. Et c'est dans ce contexte que s'inscrit la nouvelle stratégie commerciale de la compagnie. Stratégie qui devrait faire face à l'agressivité commerciale des autres compagnies déjà existantes en Tunisie, mais surtout aux tarifs très bas pratiqués par les compagnies aériennes de low-cost. Deux nouvelles lignes seraient créées chaque année en destination du contient Africain. Chaque ligne devrait avoir deux destinations. Plus encore, Tunisair va s'en passer des lignes non rentables pour renforcer les lignes déjà connues par leur rentabilité. A cet égard, il convient de rappeler que deux années auparavant, Tunisair avait lancé une nouvelle stratégie déjà précédée par une autre en 2008. Les années passent et les stratégies se succèdent mais elles ne se rassemblent pas. C'était toujours comme ça en fait !
Des soucis taraudants
La qualité des services à bord ainsi que les services de cattering ont fait l'objet de plusieurs interrogations. Le PDG de Tunisair estiment que les pressions subies par la compagnie étaient à l'origine de la détérioration de la qualité des services. « Auparavant, Tunisair avait un excellent service. Nous voulons remettre les choses à leurs places et surtout améliorer de plus en plus nos prestations », explique le PDG de Tunisair.