Sous le coup des verdicts de dimanche, va-t-on renoncer à un finish à suspense ? Tout s'indique sauf, bien sûr, mathématiquement. On pourrait le regretter pour l'intérêt qu'il représente mais pas pour ce qu'il aurait permis comme recours juridiques et interminables controverses dans l'interprétation des règlements.
En effet, en se faisant battre à Sousse par l'Etoile, le CABizertin a fini par lâcher prise. Il est désormais, à cinq longueurs de son concurrent espérantiste, ce qui suppose qu'il doit gagner ses deux rencontres mais surtout que le leader devra perdre les siennes.
Ce qui n'est pas impossible mais raisonnablement très peu probable, comme il est très peu probable que les deux derniers actuels du classement échappent à la relégation. Car des huit clubs qui composent la moitié inférieure du tableau, seule l'A.S.Gabès et l'ESBéni Khalled ont perdu avant-hier.
Donc, si on reste dans le raisonnable, il nous faut admettre que la saison est terminée.
Mais si sa fin très probable s'est manifestée soudainement, elle n'a pas manqué de mettre un relief des potentialités et même des déceptions à tous les niveaux.
Le CAB, par exemple, n'a pas été battu par une super-Etoile, mais par sa propre prestation qui n'a pas pris le caractère d'un candidat à deux étapes de l'arrivée. Il serait faux d'ailleurs, d'imputer cette modeste prestation cabiste à un trébuchement subit. Question d'expérience plutôt que d'effectifs, les cabistes n'ont pas eu le mental nécessaire pour résister à la pression que leur nouveau statut d'équipe à battre leur imposait depuis des mois. Contre l'Etoile, ils n'ont à aucun moment menacé leurs adversaires sérieusement. Battus quand même, ils ont laissé à Sousse la majeure partie de leurs espoirs.
A Tunis, par contre, l'Espérance n'a pas semblé douter de sa victoire. Là aussi, c'est en plus, la valeur technique, le mental qui a fait la différence.
En parallèle à ce duel, au sommet du classement, quelques sauvetages avant l'heure.
Les victoires de l'O.Béja et de l'ESZarzis ont été les plus conséquents. Les Zarzissiens surtout qui, par leur succès, sur la JSK, ont mis huit points d'écart entre eux et l'avant-dernier du classement. Ce qui fait que même mathématiquement ils ont sauvé leur place en Ligue I.
Le nul qui sanctionna la rencontre entre le S.Tunisien et le CSHLif a profité plus au premier nommé puisqu'il lui fait gagner un point sur l'ASGabès en plus des trois perdus par ce dernier. La rencontre qui réunira demain ces deux clubs à Gabès n'a plus son caractère de choc décisif.
Par contre, le CSHL n'a que six points sur l'avant dernier. Il lui faudra donc avoir un œil sur la sortie de l'A.S.G à Monastir durant la dernière journée. A moins que les banlieusards ne tiennent en échec, cette même USM qu'ils vont demain recevoir.
A l'ombre du duel CAB-Espérance, un autre défi opposait depuis quelque temps l'Avenir et le CSSfaxien au sujet de la troisième place. Comme mercredi, dimanche a donné raison aux Sfaxiens, vainqueurs de l'ESBéni Khalled, les Sfaxiens ont encore pris deux points à l'Avenir tenu en échec par le Club Africain.
Il serait donc difficile aux Marsois pour revenir à la troisième place dans laquelle ils étaient installés bien confortablement pendant de longues semaines. De leur nul on retirera plus d'enseignement sur le Club Africain que sur l'ASMarsa ;
Un Club Africain constant dans son inefficacité sur le terrain et bien énigmatique dans sa démarche vers le futur. Son parcours aurait été banalisé si d'importantes questions ne s'imposaient pas du fait de son statut, sa dimension dans le paysage du pays et l'ambition vorace de ses sympathisants.