En pleine déconfiture il y a quelques jours, le Stade Tunisien s'est superbement repris en s'imposant sur le fil, d'abord à Gabès, puis, en damant le pion, contre toute attente, à une Espérance qui a l'esprit ailleurs, ayant déjà mis au coffre le championnat. Les joueurs du club du Bardo, ceux la même qui étaient dans la tourmente avaient livré une partie dantesque, et, en toute honnêteté, on ne les croyait jamais capables de rendre une telle copie. Jamais le Stade Tunisien n'a été aussi appliqué, aussi rigoureux, aussi efficace dans toutes les lignes. La victoire de prestige remportée face au meilleur club du pays, démontre que des fois, il ne faut pas être favori, il ne faut avoir dans ses rangs des superstars du football, pour pouvoir automatiquement imposer sa loi. Le respect des règles, des consignes, de l'adversaire, et, une concentration entière peuvent être payants. Jamais au Stade Tunisien, on avait vu des joueurs aussi solidaires, en particulier, les quatre défenseurs alignés devant un Khalloufi plus souverain que d'habitude. Quand l'écart au score était d'un petit but en leur faveur, par moments les joueurs ‘sang et or' avaient tout tenté, et, ils étaient pour dire vrai, à deux doigts de l'égalisation, mais, ‘Fort Apache' n'a pas sauté. Les deux jeunes de l'axe Ouni, et, Guizani, ont été auteurs, tous deux, d'une prestation plus que correcte. La ligne intermédiaire a été assez impressionnante, car elle était au four, et, au moulin. Elle n'avait jamais lésiné sur les efforts, en, prêtant main forte à ses bases arrières, et, dès qu'une brèche s'ouvre devant, elle n'hésite pas à soutenir, à servir le virevoltant Aurock, auteur d'un beau but, le premier du triplé. Le poids des ans ne semble pas affecter Sallami, meilleur stadiste sur le terrain. Il avait, au moins, un but au bout des crampons, mais, une fois, c'est Ben Chrifia qui détourne du bout des gants, une seconde fois, c'est un montant qui le lui refuse. L'élégant gaucher stadiste, a été époustouflant. Quand il est en forme, il est indispensable. Sa clairvoyance, sa technique, son expérience, son savoir faire, pour faire bref, avaient beaucoup servi les siens. Une prestation en majuscules. L'attaque quasiment muette jusqu'à cette ronde finale, a été la véritable surprise. Le Nigérian Aurock a démontré contre l'Espérance qu'il est de la race des grands, et, qu'à l'avenir, il faudra compter avec lui. La folle joie de tous les stadistes au coup de sifflet final, témoigne-telle de la nature de l'exploit, ou, représente-t-elle un soulagement définitif? Passé un très court temps le maintien était en question. Maintenant que tout est classé, espérons que ce précieux succès soit rassembleur. Pas de temps à perdre, le démarrage du nouvel exercice est pour très bientôt. Beaucoup de responsables avaient promis de passer la main une fois la saison couchée. On ne sait pas trop ce qu'il adviendra dans les jours à venir. Mais en tous les cas, une chose est sûre, les stadistes ne seront pas disposés à vivre une saison comme celle qui vient d'être pliée, et, ils exigent un minimum d'honnêteté intellectuelle des actuels dirigeants... A bon entendeur...