En ces jours de grandes turbulences, la politique accapare l'attention des Tunisiens. Ils suivent avec une rare assiduité les développements qui s'opèrent sur cette scène, transformée en une arène d'affrontements où tous les coups sont permis. Il est dans la logique des choses que les Tunisiens suivent de près l'activité « débordante » des acteurs politiques et analysent intelligemment leurs déclarations et leurs vraies intentions, le plus souvent dissimulées sous de belles paroles.
Car, les Tunisiens manifestent de plus en plus une disposition à jouer leur rôle de citoyens responsables et d'arbitres capables de distinguer le bon grain de l'ivraie.
Il n'est plus question pour les Tunisiens de subir le fait accompli et de se réveiller tard pour sombrer dans le désenchantement et la désillusion.
Et pour cause, après la chute de la dictature, le citoyen se retrouve quasiment à la case départ avec en sus des conditions de vie plus difficiles et l'émergence de nouveaux phénomènes dont la violence sous toutes ses formes et l'aggravation de la dégradation de l'environnement.
Si un branle-bas entoure la violence, il est vrai, plus dangereuse et plus menaçante, la question de l'environnement passe sous silence.
Pourtant, il s'agit de la santé du Tunisien et de son cadre de vie et de l'image de la Tunisie en tant que destination touristique.
On a cru, au summum de la crise des ordures, qu'une prise de conscience générale allait pousser à une conjugaison des efforts pour endiguer le phénomène.
Mais, depuis, plus rien. La mobilisation n'a été que de courte durée.
Gouvernement, municipalités et citoyens replongent, chacun dans ses préoccupations, et nos villes et villages renouent avec la saleté et la laideur.