On a cru un moment qu'après l'intervention énergique et musclée du chef du gouvernement de transition à propos des conditions d'hygiène, de la saleté, de l'importance des ordures accumulées et des risques d'infection par la propagation d'agents de contamination provoqués essentiellement par les feux de broussaille et des ordures, à l'origine de graves troubles cardiaques et respiratoires dus à l'inhalation de dioxyde de carbone, un gaz particulièrement toxique, surtout en cas de fortes chaleurs, le citoyen tunisien a vite déchanté et perdu ses illusions quant à une amélioration des conditions d'hygiène. En l'absence totale des agents municipaux chargés de veiller scrupuleusement à la sauvegarde de l'environnement, sous prétexte d'un manque de moyens, une bonne parade pour éluder cette accusation, cela ne justifie pas à ce point ce laisser-aller contre lequel il faut sévir d'une main de fer. Que messieurs les gouverneurs, les délégués régionaux et les chefs de communes aient la bonne volonté ou la condescendance à quitter leur tour d'ivoire dans laquelle ils demeurent enfermés, peut-être pour s'isoler ou pour refuser de s'engager, pour le bien de leurs administrés, daignent bien y mettre du leur et contribuent un tant soit peu à mieux s'organiser pour mettre de l'ordre dans la maison. Il importe de toute urgence de songer sérieusement à l'image de la Tunisie qui n'est pas des plus reluisantes aux yeux des visiteurs étrangers. Elle ne mérite pas cet affront. Qu'on médite cette réflexion, la nature a peur du vide.