Après le tabac et la violence, deux phénomènes omniprésents dans nos lycées, voilà qu'on nous parle d'un autre fléau effrayant et non moins nocif qui s'empare de nos élèves : la drogue. La nouvelle ne relève pas de l'intox, puisqu'il s'agit de statistiques récentes qui révèlent que sur 30 élèves inscrits dans nos lycées, 12 affirment avoir eu accès à la drogue dans les institutions éducatives, soit 40% des lycéens. Un taux inquiétant quant aux effets néfastes sur la santé et la scolarité de nos élèves. Le chiffre pourrait se multiplier si les mesures adéquates ne sont pas prises pour endiguer ce fléau. D'ailleurs, le ministre de la Santé a souligné vendredi 02 novembre 2012 sur les ondes d'une Radio privée, la nécessité d'étudier la dépendance à la drogue pour lutter contre ce fléau, notamment chez les jeunes. Le Ministère de l'Education, à son tour, a reconnu l'existence du trafic de drogue chez certains lycéens, sur la même Radio, le 09 novembre courant, tout en essayant de minimiser l'ampleur de ce phénomène qui s'est propagé dans nos établissements secondaires depuis la Révolution. Lors de cette émission, le ministre de l'Education a pourtant parlé du phénomène de la drogue avec euphémisme, pour ne pas exagérer les faits outre mesure, affirmant que la consommation de la drogue est un phénomène étranger à nos écoles et aux mœurs de nos élèves et qu'il faut le considérer comme étant un fléau social qui exige la conjugaison des efforts de tous pour être éradiqué. Il s'est demandé qui a bien pu propager cette drogue parmi nos élèves. Une enquête s'avère obligatoire pour dévoiler les malfaiteurs ! Il a par ailleurs appelé la famille à assumer sa responsabilité en contrôlant l'argent de poche qu'elle procure à ses enfants. Cependant, il a reconnu que l'élève est souvent victime du temps scolaire caduc qui donne l'occasion à ces jeunes adolescents de se dissiper (heures creuses, manque de salle de permanence, absence d'activités culturelles, artistiques et sportives dans les établissements...) Le tabac qui envahit nos collèges et nos lycées depuis belle lurette est moins dangereux que la drogue qui fait son entrée dans l'enceinte de nos écoles. Ce phénomène s'est amplifié considérablement ces toutes dernières années suites aux perturbations occasionnées tous azimuts par la Révolution (relâchement sécuritaire, laisser-aller au niveau des administrations scolaires, désintérêt de plus en plus flagrant pour les études, démission des parents...) mais ce qui est paradoxal, c'est que parents ou enseignants ne parviennent pas à remarquer un changement de conduite sur le jeune consommateur que rarement puisqu'il s'y adonne dans la discrétion totale. Et même avertis, certains parents essaient de renier les faits : « jamais mon fils ne se drogue, il ne ferait pas cela ! » En apprenant de telles choses scandaleuses sur nos écoles, parents, enseignants et administration ne peuvent être que scandalisés et préoccupés quant à l'avenir de nos écoles et de nos jeunes élèves qui s'adonnent à la consommation de cette substance empoisonnée, inconscients des conséquences graves sur leur santé physique et psychique et sur leur scolarité. Nul n'ignore les méfaits de la consommation de drogue sur ces élèves : perte de productivité, manque de concentration, inhibition des reflexes, troubles de la mémoire, incitation à la violence, agressivité, mauvais traitements infligées à l'entourage et en cas de consommation abusive, cela pourrait engendrer la mort. Si la drogue circule dans la société à travers des réseaux clandestins bien organisés, elle ne doit pas atteindre les établissements scolaires. Que nos ministres en parlent déjà sur les ondes, c'est que le phénomène est sérieux et que des mesures urgentes devraient être prises pour protéger nos adolescents contre ce fléau avant qu'il ne soit trop tard. Les trafiquants et les consommateurs de drogue dans nos lycées doivent être dénoncés par les élèves conscients des ravages de ces produits pour le bien de tous. Les parents, eux, doivent prévenir leurs enfants et mieux les contrôler pendant leurs heures libres. Les enseignants, à leur tour, doivent signaler tous les cas qui donnent des signes anormaux en classe ou dont le comportement paraitrait bizarre. Les autorités doivent également sévir en organisant des rondes quotidiennes et impromptues tout autour des lycées pour appréhender les malfaiteurs. Il y va de l'avenir de nos enfants : un jour, ces jeunes seront en droit de nous demander des comptes pour n'avoir pas su les protéger au moment de leur adolescence.